Bien vieillir : réforme impossible ou nouvel enjeu de société ? par Claudy Lebreton
18 nov
J’étais hier matin au Colloque organisé par le Conseil général intitulé « Bien vieillir en Côtes d’Armor : prévenir et accompagner la perte d’autonomie ». Ce n’est bien entendu par la première – ni la dernière ! – fois que je participe à de tels travaux. A chaque fois, le même constat : la France a besoin, les familles ont besoin d’une vraie réforme sur la perte de l’autonomie.
Au-delà des termes techniques (GIR, CLIC, CNSA …), des chiffres (5,3 milliards d’euros délivrés en 2010 pour l’APA …), l’ensemble des participants s’est attaché à rappeler une chose toute simple, mais essentielle : derrière les personnes âgées, dans leur diversité, il y a des personnes, qui ont une histoire, un vécu, qui aiment le chocolat et détestent le foot (ou le contraire), des personnes qui veulent vivre bien.
C’est ce que nous ont rappelé avec brio la directrice et les étudiantes et étudiants de l’IFAS de Ploumagoar à travers une pièce de théâtre, en empathie avec les personnes âgées et les aides soignants. C’est ce que nous ont rappelé aussi des témoignages d’aidants familiaux, de ceux qui sont, tous les jours, auprès de leurs proches, de leurs amis, de leurs voisins pour les aider à vivre dignement.
C’est bien là tout l’enjeu de ces débats : penser la société que nous voulons, faire la preuve d’une véritable cohésion sociale entre jeunes et vieux, travailleurs et chômeurs, entre hommes et femmes, et non vouloir à tout prix une réforme technique et administrative.
Bien sûr il faudra des moyens humains et financiers (30 milliards d’euros en 2030), mais, comme l’a rappelé Serge Guerin, cette réforme ne « coûte » que 1,1% de la richesse produite en France. Elle n’est pas un enjeu économique ou financier. Elle est un enjeu, un choix politique.
C’est pourquoi j’ai pu, une nouvelle fois, mesurer hier matin l’incroyable gâchis entre la promesse du Président de la République qui, au début de son quinquennat, parlait de cette réforme comme d’une des plus importantes de son mandat, et ses reports successifs, le dernier annoncé par François Fillon fin août.
Des solutions existent pourtant, l’Assemblée des Départements de France, mais également les collectivités locales, les professionnels du secteur, les associations, se sont saisis de ce sujet et ont des propositions à faire. Il faut maintenant avancer, proposer et agir. Ce sera, à n’en pas douter, l’un des enjeux de 2012.
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