Claudy Lebreton

Ce second tour des élections municipales confirme la tendance qui se dessinait : un vote qui exprime clairement les doutes, les inquiétudes voire les craintes des Françaises et des Français. Résorber ce profond malaise doit constituer la première ambition collective des élus, des partis politiques, du mouvement social et des citoyens.

La montée progressive et durable de l'abstention nous envoie un signal fort : il est prioritaire de refonder les liens entre les élus et les citoyens, de changer de rythme et de méthode pour donner des réponses concrètes et les expliquer aux Français en matière d'emploi, de service public, de justice sociale et fiscale, et de transition écologique et numérique.

Même si les Bretons ont renouvelé leur confiance aux forces de gauche dans beaucoup de grandes villes bretonnes (Brest, Lorient, Rennes, et en Côtes d'Armor, Lannion, Guingamp, Lamballe...), ils ont exprimé une volonté de rééquilibrage des forces politiques en Côtes d'Armor et en Bretagne, comme l'ensemble de l'électorat français.

En 2008, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, 110 villes et communes ont été gagnées par la gauche. En 2014, nous assistons à l'effet l'inverse. Je vois, dans cette expression, l'appel des classes populaires et moyennes en souffrance et en désespérance. Le redressement de notre pays est une urgence, elle appelle une vision conjuguant efficacité économique et justice sociale, un souffle, et une dynamique d'envergure. Le Pacte de responsabilité engagé par le Président de la République pour améliorer notre compétitivité est nécessaire pour relancer notre économie mais il importe que des mesures soient prises pour alléger les difficultés des plus fragiles et des catégories moyennes.

Nous devons entendre, comprendre, et agir en conséquence. Des inflexions à la politique nationale doivent être apportées, sur la maîtrise des dépenses publiques notamment, et le rythme des mesures conduisant à un retour aux 3 % de déficit public. Si les dépenses publiques ne peuvent être accrues, certes, elles sont aussi la traduction de la présence et de l'efficacité des services publics sur nos territoires (écoles, hôpitaux ...), facteurs de justice et d'égalité. Il ne faut pas non plus sacrifier l'investissement public qui soutient l'activité des entreprises du bâtiment, de l'artisanat et des travaux publics. Etre efficace, clair et juste.

Au lendemain de ce second tour des élections municipales, je souhaite saluer ces femmes et ces hommes de toutes les sensibilités à qui les électeurs ont témoigné leur confiance pour conduire, collectivement, des projets et relever les défis nécessaires à l'amélioration de leur quotidien, garantir leur avenir et faire vivre la démocratie locale.