Claudy Lebreton

La Semaine nationale des Retraités et Personnes Âgées, appelée « Semaine bleue », s'ouvre aujourd'hui partout en France. Il s'agit d'un moment privilégié pour regarder, penser et apprécier la contribution des retraités à notre vie économique, sociale et culturelle, pour mesurer leurs préoccupations et leurs difficultés et valoriser leurs réalisations et les projets des associations.

Cette Semaine Bleue, à laquelle le Conseil général des Côtes d'Armor s'associe nous rappelle tout l'enjeu du vieillissement et la nécessaire adaptation de notre société à une transition démographique forte : selon l’INSEE, la France comptera 1,4 million de personnes âgées en perte d’autonomie en 2040. Les plus de 60 ans devraient représenter un tiers des Français en 2035 et les plus de 75 ans, près de 12 millions. En 2011, on estime à 22 milliards d’euros par an les dépenses consacrées à la dépendance en France.

Ce défi, nous devons le relever ! Des projections tablent sur un besoin accru de 10 milliards d’euros par an dans les quinze ans. Au-delà des financements à mobiliser, nous devons repenser là notre modèle économique et social. Je l'ai souvent répété : la réforme de la dépendance est nécessaire, nous l’appelons de nos vœux depuis de nombreuses années, pour les Conseils généraux, bien sûr, mais surtout pour les familles qui ont de plus en plus de mal à accompagner les plus âgés.

L’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy, avait, à plusieurs reprises, promis de réformer la prise en charge des personnes âgées dépendantes – ce devait être la réforme phare de sa fin de quinquennat – avant de définitivement reporter le projet. François HOLLANDE, souhaitant tenir « une parole de vérité », a annoncé qu’il respecterait l’engagement n°18 de sa campagne en affirmant que la réforme de la dépendance sera votée avant la fin de l'année 2014.

Il y a plus de dix ans, la gauche révolutionnait la prise en charge des personnes âgées en mettant en œuvre l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA). Le rôle des pouvoirs publics aujourd'hui est de permettre à nos aînés de jouer un rôle actif dans la société. En inventant de nouvelles formes de solidarité, de nouvelles façons de se loger, de vivre ensemble.

Conformément aux engagements du Président de la République, la réforme de l'Autonomie, prévue pour 2014, embrassera toutes les dimensions de la prise en compte de l'avancée en âge. Ainsi, afin de transformer les défis du vieillissement en autant d'opportunités, elle reposera sur trois piliers : l'adaptation des logements, de la ville, des transports... ; la prévention, pour vieillir en meilleure santé physique et morale ; et l'accompagnement des personnes en préservant leur autonomie et en offrant des solutions de répit aux proches, aux aidants.

Il est de notre responsabilité de permettre à nos aînés de porter l'âge avec liberté et enthousiasme et de donner à ces citoyens éclairés, et parfois engagés, les moyens de partager leurs savoirs.