Sport et territoires par Claudy Lebreton
09 nov
Je participais hier, à Lyon, aux premières assises nationales du sport
et des territoires, organisées par plusieurs associations d'élus, dont l'ADF,
et le Comité national olympique et sportif français (CNOSF).
Si certains en doutaient encore, le sport est devenu une affaire extrêmement sérieuse dans nos sociétés contemporaines : ce secteur représente environ 3,65 % du PIB de l'Union européenne. En France, la dépense sportive s'élève à 35 milliards d'euros par an. Les ménages représentent environ la moitié de cette somme.
Le modèle français de financement du sport se caractérise par un haut niveau de dépense publique (43 % du total, contre 23 % dans l'ensemble de l'Union européenne), et notamment par une forte participation des collectivités territoriales, qui assurent plus de 70 % de la dépense publique en faveur du sport. Pour Denis Masseglia, président du CNOSF, « les collectivités jouent un rôle considérable qui se chiffre à 11 milliards environ, mais en retour le sport est un investissement qui agit sur la cohésion sociale, la santé, l'intégration ».
Ce sont les communes qui assurent la plus grande part de la dépense publique sportive. Les départements ont, quant à eux, des compétences sportives spécifiques, comme les sports de pleine nature ; ils ont aussi en charge les équipements sportifs nécessaires aux établissements scolaires. Ils les réalisent pour les collèges, mais viennent également en cofinancement des communes et des EPCI pour les équipements des écoles primaires. La première priorité des départements est l’aménagement du territoire, à savoir faire en sorte que les équipements sportifs soient harmonieusement répartis, afin de permettre l’accès au sport pour tous.
Mais les départements ont dû réduire de plus de 20 % leurs investissements pour les équipements sportifs entre 2009 et 2012, en raison des contraintes de plus en plus fortes qui s'exercent sur leurs finances.
Du fait précisément de la raréfaction de l'argent public, chacun s'accorde sur la nécessaire évolution du modèle français de financement du sport. Il est en effet indispensable de rechercher de nouveaux modes de financement et d’une gouvernance adaptée. Imagination et mutualisation seront notamment les fils conducteurs des politiques à venir.
Mais à l’aube d’une nouvelle étape de la décentralisation, l’ensemble des acteurs, et notamment la ministre des sports ont réaffirmé l’impérieuse nécessité de préserver ce maillage territorial indispensable à l’ensemble des pratiques sportives situées au cœur du lien social.
Si des adaptations s’imposent, la poursuite de la coopération entre tous ces intervenants est la condition de la pérennisation d’un mode de gouvernance équilibrée, comme l'a rappelé la ministre des sports, Valérie Fourneyron. En effet, c’est par la complémentarité des savoir-faire et des mobilisations territoriales que nous parviendrons à garantir un accès au sport pour le plus grand nombre.
Encouragés par la réussite de ces premières assises, qui ont rassemblé plus de 700 personnes, l’ensemble des associations d’élus et le CNOSF ont convenu poursuivre ce travail collectif et de se donner rendez-vous dès l'an prochain pour une deuxième édition.
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