Maires de France par Claudy Lebreton
25 nov
J'étais mercredi soir en compagnie d'une délégation de Maires des Côtes d'Armor, venus à Paris à l'occasion du 94e congrès des Maires – qui a vu la réélection de Jacques Pélissard à la tête de l'AMF : je tiens à l'en féliciter. Bien que n'exerçant plus ce mandat, je me souviens, avec plaisir, de ces 24 années où je fus moi-même Maire de Plénée-Jugon.
Nombreux sont ceux qui en parlent comme du plus beau mandat de notre République – François Hollande, qui fut mMire de Tulle de 2001 à 2008, l'a dit aussi hier. On peut le comprendre. A l'heure de la mondialisation et de la complexification de notre société, qui rendent la prise de décision et l'action politiques plus difficiles, un Maire peut voir la réalisation concrète de projets qu'il a engagés avec sa municipalité. C'est un véritable motif de satisfaction.
Le Maire est aussi, et surtout, ce premier lien, ce premier contact avec la démocratie. C’est vers lui que se tournent spontanément les citoyens. C’est à lui que l’on s’adresse d’abord pour un logement, un emploi, une association. Ce premier lien, ce premier contact, voilà probablement l’une des principales raisons qui explique que les Maires soient encore relativement épargnés par la défiance des Français à l'égard de la politique et de ses représentants.
Nous sommes – citoyens, responsables associatifs, élus… – en grande majorité, attachés à nos communes. Y a-t-il vraiment trop de communes en France (36 000 contre 12 000 en Allemagne et 8 000 en Italie) et trop d'élus (500 000) ? Faut-il vraiment "rationaliser tout cela", comme il m'arrive de l'entendre ?
L'émiettement communal présente bien sûr des inconvénients. Mais les élections municipales sont, juste après l'élection présidentielle, celles qui attirent le plus d'électeurs. Les communes font vivre la démocratie. Elles font vivre aussi l’engagement citoyen, n'en déplaisent à ceux qui raisonnent uniquement en termes de chiffres et de technique administrative.
La commune est un échelon de proximité indispensable. Si une décision venait à supprimer les petites communes et à les fusionner dans de grands ensembles, je suis convaincu que naîtraient spontanément conseils de village ou de quartier et mairies annexes, comme celles qui existent déjà dans les plus grandes villes.
Les petites communes ne peuvent pas toujours faire face à la complexification croissante de la gestion publique locale. Une réponse a été trouvée – par la gauche – à ce phénomène : la coopération intercommunale. Mais pour être efficace cette coopération doit être voulue, construite au plus près des territoires. C’est bien là tout le débat sur l’élaboration des Schémas de Coopération Intercommunale.
Nos collectivités sont l’âme de notre démocratie. De simples arguments techniques, de simples motivations politiciennes, ne peuvent suffire à les remettre en cause. Heureusement.
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