Claudy Lebreton

Quand cela fait près de 40 ans que, comme c'est mon cas, l'on est un militant engagé pour des idéaux de justice et de progrès social, l'annonce de la victoire d'un socialiste à la fonction suprême de notre république constitue une joie profonde.

François Hollande nous l'a demandé : faisons de ce succès une belle, une grande victoire ! Celle-ci ne doit pas être synonyme de revanche ou de d'exclusion, mais de rassemblement. Aujourd'hui, la France doit être celle de 100 % des Français, et non pas celle de 51,6 % d'entre eux.

Si la fête d'hier soir à la Bastille ressemblait à celle du 10 mai 1981 – la pluie en moins –, notre état d'esprit est aujourd'hui un peu différent. La situation de la France est plus délicate qu'il y a 31 ans, en raison notamment de comptes publics dégradés et d'une balance commerciale très déficitaire. Nos idéaux sont restés les mêmes, mais nous devons éviter les désillusions. « L’histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l’invincible espoir » disait Jaurès dans son fameux discours à la jeunesse.

Si de grandes choses ont été accomplies par la gauche entre 1981 et 2002, nous devrons faire encore mieux cette fois-ci. Nous ne pouvons pas, nous n'avons pas le droit d'échouer, sous peine de connaître de graves déconvenues. Il faudra être juste, mais cela ne suffira pas : nous devrons impérativement obtenir des résultats, notamment en ce qui concerne l'emploi. Ce sera difficile. Ce sera compliqué. Nous le savons. Mais nous n'avons pas peur d'affronter les vents contraires. Parce que nous avons confiance en nos propositions, en notre capacité collective à aller de l’avant, à apporter des réponses fortes, concrètes, utiles.

Je tiens, par ailleurs et pour conclure, à saluer une nouvelle fois le civisme des Costarmoricains, qui se sont déplacés massivement aux urnes (86,13 % de participation, soit plus encore qu'au premier tour). Je me réjouis également qu'ils se soient prononcés à près de 60 % pour François Hollande. "Les Côtes d'Armor en haut à gauche" : c'était vrai il y a trente ans, ça l'est davantage encore aujourd'hui !