Un moment de vérité par Claudy Lebreton
03 mai
La justice, le redressement, le rassemblement : tels sont les trois grands principes que François Hollande a tenu à mettre en avant hier soir lors du très attendu débat entre les candidats finalistes de cette élection présidentielle.
La justice fiscale, sociale et territoriale, tout d'abord, car elle a tant fait défaut au cours de ces cinq dernières années, qu'il s'agisse de la multiplication des cadeaux fiscaux aux plus fortunés, de la réforme des retraites pénalisant ceux qui ont commencé à travailler jeunes, ou encore de la suppression des services publics dans les milieux ruraux.
Le redressement, ensuite, car si notre pays traverse une mauvaise passe, il a en lui des ressources considérables, qui doivent être mises en action : François Hollande a montré son volontarisme en matière économique et industrielle, et a affirmé qu'une réindustrialisation de notre pays passerait par une action forte de l'Etat et des collectivités. Mais comme l'a indiqué le candidat de la gauche, le redressement ne doit pas être simplement économique et industriel, il doit aussi être moral : le Président de la République doit avoir un comportement irréprochable et impartial.
Le rassemblement, enfin, car c'est une des missions premières d'un chef d'Etat, et force est de constater que le président sortant n'a eu de cesse de diviser les Français et de les opposer les uns aux autres au cours de ces cinq dernières années.
Ce débat fut, selon moi, un moment de vérité : il a révélé aux yeux de tous la véritable dimension de François Hollande, qui a su tenir la dragée haute au président sortant, mis en difficulté à plusieurs reprises hier soir. Il a montré la détermination sans faille qui était la sienne, contrairement à ce que ses adversaires ont voulu faire croire tout au long de cette campagne. Il a montré qu'il était capable de faire "bouger les lignes" en Europe, et qu'il est celui qui donnera l'impulsion à une nécessaire réorientation politique de l'Union européenne.
Mais la vérité, ce sont aussi les difficultés considérables qui attendent celui qui sera élu président dimanche, et que François Hollande n'a jamais voulu cacher ou minimiser : lundi matin, la dette ne sera pas effacée, le chômage de masse n'aura pas disparu… Des efforts seront nécessaires pour rétablir l'équilibre des comptes publics, pour refaire de la France un grand pays industriel, pour redonner espoir en l'avenir et confiance en la politique. Mais François Hollande s'est longuement préparé à faire face à la situation. Aujourd'hui, je le sens, je le sais : il est prêt !
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