À Michel par Claudy Lebreton
03 avr
Dimanche matin, très tôt, j’ai perdu un ami, décédé accidentellement sur une route départementale à quelques kilomètres de son domicile.
Je sais que ce malheur humain arrive encore trop souvent sur nos routes de France et plonge des familles entières dans la peine et la douleur.
Aujourd’hui, c’est un ami et un complice qui s’en est allé, il s’appelle Michel Dinet et exerçait la fonction de Président du Conseil général du département de Meurthe-et-Moselle.
J’aurais pu parler de femmes et d’hommes que je connais bien et qui nous quittent parfois brutalement, c’est toujours injuste pour chacun d’entre eux quelle que soit leur personnalité ; ils sont des êtres humains et je le respecte profondément.
La, je veux parler de Michel, un enfant de Lorraine, fils d’une famille modeste qui a fait des études pour exercer le beau métier d’instituteur. Après un engagement au Niger à l’aube de sa vie professionnelle, le gouvernement lui conseille de quitter le pays pour des propos jugés révolutionnaires, défendant la justice et l’égalité des nigériens.
Revenu dans sa région de Lorraine, il est nommé instituteur à Vannes-le-Châtel. Il décide de s’engager dans la vie municipale et départementale très jeune.
Son action publique est fondée sur le développement local endogène, convaincu qu’il n’existe de richesse de territoire que de femmes et d’hommes. Toujours, il parcourt les territoires de France pour convaincre que la proximité, c’est la vie du quotidien de nos concitoyens, que la mobilisation des acteurs conduit à l’exercice des libertés et de la responsabilité, que l’animation sociale permet l’innovation et la créativité des individus, source de nouvelles politiques territoriales à la réalité du temps qui vient et de la société réelle dans laquelle nous vivons.
Je n’aime pas utiliser des mots très forts car ils doivent rester à la mesure de ce que je veux exprimer. Pour Michel j’y dérogerai car il était un être d’exception, une personnalité hors du commun mais un homme honorable qui connaissait bien les limites de notre action au sein de notre société.
Humaniste au charisme avéré, il était reconnu par tous et écouté lorsqu’il s’exprimait car sa parole était rare mais toujours attendue et forte.
Michel, tu ne l’as pas voulu mais tu nous laisses, contre ton gré, à un moment où nous avons besoin d’hommes de ta stature pour tenir debout dans notre pays qui est au cœur d’une tempête d’une ampleur sans précédent depuis plus d’un demi-siècle.
Michel, tu es là présent, tu le seras toujours tant tu as apporté, en posant ta pierre à bâtir ce monde.
Au revoir mon ami
Gardarem lou Michel Dinet, un homme bon, grand et généreux.
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