La Rochelle par Claudy Lebreton
28 août
Après
quelques semaines de repos – suite à une année très active, marquée notamment
par deux campagnes électorales intenses – je faisais la semaine dernière ma
"rentrée" dans la belle cité de La Rochelle. Les cinq journées
(séminaire des élus, puis université d'été) passées parmi les élus et militants
socialistes furent à la fois sérieuses et conviviales.
Sérieuses, car ce rendez-vous annuel de La Rochelle est avant tout consacré à la réflexion politique, plus que jamais nécessaire en ces temps de crises financière, économique, sociale, écologique, morale…
Conviviales, car les socialistes étaient heureux de se retrouver, quelques mois après les belles victoires du printemps. Heureux certes, mais pas euphoriques, chacun étant bien conscient que le contexte actuel est difficile, voire inquiétant.
Pour ma part, je suis intervenu à deux reprises au cours de ce grand rassemblement de La Rochelle. J'ai tout d'abord participé à un débat consacrée aux futures relations entre l'Etat et les collectivités dans le cadre de la réforme territoriale – qui sera examinée dès cet automne par le Parlement –, réunissant Marylise Lebranchu, notre ministre de la décentralisation, l’ensemble des associations d’élus locaux (ARF, AMF, ADCF) et le 1er vice-président du Sénat, Didier Guillaume.
J'ai insisté sur le fait que la décentralisation n'était pas qu'une simple question technique intéressant seulement les élus et quelques experts, mais bien au contraire une question éminemment politique, concernant tous les citoyens : il s'agit de mettre en œuvre une véritable démocratie territoriale, une démocratie de proximité. Cet approfondissement de la démocratie est, j'en suis convaincu, aujourd'hui nécessaire, et constitue l'un des grands défis de notre époque.
J'étais ensuite appelé à m'exprimer – aux côtés du ministre du budget, Jérôme Cahuzac – dans le cadre d'un atelier consacré à la grande réforme fiscale souhaitée par le Président François Hollande. J'ai relevé le paradoxe, pour ne pas dire la contradiction de nos concitoyens qui, dans un récent sondage, se sont exprimés très majoritairement à la fois en faveur d'une baisse des impôts et de davantage de services publics… Nous devons clamer haut et fort et rappeler sans cesse que l'impôt constitue le meilleur outil de justice sociale, car il permet, lorsqu'il est véritablement progressif – ce qui n'était plus le cas ces dernières années – de réduire les inégalités de revenus et de financer des services publics, tels que ceux de l'éducation, de la santé, du logement, etc., essentiels à tous et en particulier aux plus modestes.
J'ai également insisté sur le fait que la fiscalité locale ne devait pas être oubliée dans la grande réforme à venir. Cette dernière est aujourd'hui devenue illisible et incompréhensible pour la plupart de nos concitoyens, ce qui alimente les sentiments de rejet de l'impôt. De plus, dans un contexte extrêmement délicat pour les finances locales, il est indispensable de redonner à nos collectivités une véritable autonomie fiscale compatible avec leurs missions de services publics. Il s’agit là aussi d’un enjeu profondément démocratique puisque ces choix politiques engagent la responsabilité des élus.
Démocratie territoriale et fiscalité, deux sujets parmi d’autres sur lesquels nous avons travaillé lors de ces journées studieuses. Deux exemples des défis passionnants qui nous attendent pour répondre aux besoins de nos concitoyens.
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