Claudy Lebreton

Route résolument moderne en termes de sécurité comme de protection de l’environnement, c'est aujourd'hui que la première section de la rocade de déplacements briochine s'est ouverte à la circulation : à 10h, la première voiture circulait sur cette déviation, tant attendue des habitants de l'agglomération briochine et de nombreux Costarmoricains. Elle l'était sans doute encore un peu plus de la part des habitants  du Créac'h, qui voyaient jusqu'à présent défiler 7 000 véhicules par jour devant chez eux.

Pas moins de quatre années de travaux ont été nécessaires pour achever cette première section de 3,2 km, entre le lieu-dit "Le Sabot", situé au Zoopôle de Ploufragan, et "La Crarée" à Trégueux. Cinq ouvrages d'art ont été construits, dont le double pont de la RD 700 et deux échangeurs qui ont dû être aménagés. En outre, nous avons souhaité mettre en place deux aires de covoiturage.

Au-delà de la route elle-même, cet investissement a été une belle opportunité pour accompagner des publics en difficulté vers l’emploi. Plus de 10 000h de clause d’insertion ont été réalisées, et des contrats de professionnalisation, d’apprentissage, ont été signés. Ce fut aussi l’occasion de former très concrètement des jeunes aux métiers des travaux publics grâce aux partenariats avec des établissements d’enseignement comme le Lycée Freyssinet et l’IUT de Saint-Nazaire.

L'Assemblée départementale considère depuis de nombreuses années que la rocade est prioritaire pour notre territoire : cet aménagement est en effet nécessaire pour accompagner le dynamisme démographique de l'agglomération briochine et des Cotes d'Armor. 

Cette première portion de rocade a été rendue possible grâce à une coopération fructueuse et au partenariat passé entre les collectivités territoriales qui ont pris part à ce formidable chantier, le Conseil Général, Saint-Brieuc Agglomération et les communes traversées. Le Conseil régional de Bretagne a également soutenu ce projet dont l'intérêt dépasse de très loin les limites de l'agglomération briochine.

Lors de l'inauguration, vendredi dernier, j'ai tenu à rappeler que les collectivités territoriales réalisent plus de 70 % de l'investissement public en France. Cela représente environ 50 milliards d'euros chaque année. Cet investissement public local, ce sont d’abord des emplois pour aujourd'hui et des investissements pour l’avenir. Donner aux collectivités les moyens d’investir doit donc être une priorité pour notre pays.

Si nous sommes heureux et fiers d'ouvrir aujourd'hui cette nouvelle route, cette réalisation ne constitue pas une fin en soi. La rocade n'est pas achevée : la prochaine étape consiste à relier La Crarée au Perray (3,5 km). Les travaux préparatoires sont d'ores et déjà terminés (trois ouvrages d'art ont notamment été réalisés) et sa mise en service pourrait être envisagée pour 2017 (et même 2015 pour la partie comprise entre La Crarée et La Croix Gibat).

Mais surtout, faire une route c’est d’abord penser les déplacements du futur, prendre en compte l'épuisement des ressources fossiles et l'augmentation du coût de l'énergie qui impacte grandement le budget des ménages. C'est pourquoi cette rocade n’est qu’un maillon (majeur !) d’une réflexion plus globale sur les déplacements, pour une offre complémentaire et cohérente entre la voiture, le rail, le transport interurbain, le covoiturage et les déplacements "doux". Car la question des déplacements constitue sans conteste l'un des plus grands enjeux du 21^e siècle.