Premiers enseignements par Claudy Lebreton
11 juin
Au lendemain du premier tour des législatives en France, le fait le plus remarquable m’apparaît être incontestablement la moindre participation des électrices et des électeurs que lors de l'élection présidentielle (57,2 % contre près de 80 % le 22 avril).
Certes, je me réjouis qu'avec un taux de participation de plus de 64,3 %, les Côtes d'Armor se situent plus de 7 points au-dessus de la moyenne nationale (le 22 avril dernier, les Côtes d'Armor s'étaient d’ailleurs hissées sur le podium du civisme en terminant à la troisième place nationale pour le taux de participation).
Mais l'érosion continue du taux de participation aux législatives (environ 60 % en 2007 ; 64 % au premier tour et 60 % au second en 2002) doit nous poser question. Quelles sont les raisons de cet élan brisé après la passion de l'élection présidentielle ?
Au cours de cette seconde campagne électorale, j'ai ressenti une certaine lassitude de la part de nos concitoyens, qui considéraient qu'ils s'étaient déjà exprimés, que ces élections étaient, en quelque sorte, secondaires – certains, de gauche, pensant qu'il fallait donner une majorité au Président de la République, les autres, plutôt de droite, considérant qu'il est préférable d'éviter une cohabitation pour que notre pays, déjà confronté à des problèmes considérables, ne rencontre pas une difficulté supplémentaire.
Ces résultats décevants en terme de participation à des élections aussi déterminantes pour l'avenir de notre pays me confortent dans ce que je pense depuis des années : il faut envisager très rapidement de voter le même jour pour la présidentielle et les législatives. Nous couplons déjà certaines élections locales et cela fonctionne bien.
En outre, dans un contexte de crises, nous voyons bien que ces semaines consacrées à une seconde campagne nationale constituent une perte de temps pour agir au service de la France et de l'Europe.
Notre Président François Hollande n'a certes pas perdu de temps, notamment sur la scène internationale, et a consacré toute son énergie à tenter de convaincre les chefs d'Etat de l'intérêt d'un changement de politique global pour une relance économique à l'échelle de l'Europe – ce qui n'est pas une mince affaire quand on sait que la majorité politique dans l'Union européenne est très largement conservatrice et de droite. Mais quand 24 membres du Gouvernement sont en lice pour ces élections législatives – et qui, fort heureusement, sont tous ou presque en passe de l'emporter –, on peut raisonnablement se demander s'il n'eut pas été préférable qu'ils soient élus en même temps que le Président, afin qu'ils puissent, dès leur nomination, se consacrer pleinement à leur travail ministériel.
Se réjouir donc des résultats obtenus hier soir. Mais également se poser des questions, et faire des propositions, pour améliorer encore notre démocratie. Un engagement de tous les jours.
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