Claudy Lebreton

En écoutant le président-candidat hier matin sur France Inter, je me suis demandé s'il ne prenait pas les Français pour des amnésiques.

Il nous a affirmé qu'il faut mener des politiques économiques convergentes au niveau européen. Mais qu'a-t-il fait pendant ses cinq années de mandat ?

L'Union européenne, composée de 27 pays, est dominée par une écrasante majorité de droite – libérale et conservatrice – qui détient tous les pouvoirs politiques : le conseil des chefs d'Etat et de gouvernement, la commission, le parlement. Et je ne parle pas des pouvoirs économiques, financiers, médiatiques…

Qu'ont-ils fait de probant pour l'Europe, ces dirigeants ? Quels sont leurs projets pour l'Union ? Quels sont leurs résultats dans le domaine de l'emploi ?

Ce n'est pas l'Union européenne en tant que telle qui pose problème. C'est la politique d'austérité conduite par les gouvernements de droite qui a mené l'Europe dans l'impasse. Qu'ils ne nous disent pas qu'ils ne peuvent rien faire face à la crise : ils sont à la tête de la première puissance économique et commerciale du monde ! Il est vrai que l'Union européenne est encore un nain politique, à côté des Etats-Unis ou de la Chine, mais la droite européenne a-t-elle fait avancer l'Europe politique ?

Le sursaut ne viendra que d'un changement profond à la tête de l'Union et des Etats européens. C'est une politique de gauche dont nous avons besoin, au niveau européen comme au niveau national, pour rétablir la justice sociale, relancer l'investissement public, redynamiser nos industries, préserver notre environnement…

Je suis élu depuis quelque temps et lorsque je me présente devant les électrices et les électeurs, avant de présenter un nouveau projet pour le futur, j'assume toujours mon bilan. Le président sortant est très gêné : je le comprends. Il cherche à faire oublier aux Français ces cinq années d'injustices sociales, d'inefficacité économique, de dérives des comptes publics… Quant à son projet, nous en percevons difficilement, pour l'instant, la cohérence.

Les Français, j'en suis convaincu, aspirent à un vrai changement de politique, de méthode et de comportement. Aujourd'hui c'est François Hollande qui l'incarne. J'y crois.