Un président sortant qui s’obstine à ne pas voir la France qui souffre par Claudy Lebreton
23 fév
Lors de son entrée en campagne, le président sortant avait laissé entendre qu’il apporterait à chaque sortie des idées nouvelles au débat. Or à l’écouter hier soir sur France 2 égrener ses premières propositions en matière d’emploi, c’est plutôt une impression dérangeante de déjà vu que j’ai immédiatement ressenti.
Je n’évoquerai ici qu’une seule des mesures évoquées, car elle heurte profondément le président de conseil général et l’humaniste que je suis. Il s’agit de l’obligation pour les bénéficiaires du RSA d’effectuer 7 heures de travail hebdomadaires. Le sous-entendu idéologique de cette proposition actuellement expérimentée dans quelques départements dirigés par des élus de la majorité présidentielle ne trompe plus personne : nos concitoyens les plus éloignés de l’emploi seraient des « feignants » auxquels la société octroie bien trop généreusement des allocations.
Je ne crois pas à cette vision simpliste des choses et l’expérience de terrain me le prouve chaque jour. La lutte contre la fraude et les dérives en tout genre doit être une priorité pour les responsables politiques que nous sommes et pour nos administrations. Mais il faut bien que le président de la République comprenne que l’immense majorité des bénéficiaires du RSA n’ont pas choisi cette situation. Ils la subissent et la regrette chaque minute de leur vie.
Il est tout aussi faux de dire que ces derniers n’ont que des droits et aucuns devoirs à l’encontre de la société. La recherche active d’un emploi ou d’une formation fait partie des exigences liées au versement du RSA.
Cependant, tout cela demande du temps et un suivi adapté à chaque situation. Une insertion professionnelle réussie est un combat permanent. J’invite donc le président sortant à venir passer une journée au sein des services de mon département qui œuvrent, avec détermination et courage, à l’accompagnement de ces publics en grande difficulté.
Je l’invite également à reconnaître que depuis des années, en dépit d’une situation budgétaire extrêmement délicate, les conseils généraux prélèvent chaque année sur leurs recettes propres plus de 1,5 milliards d’euros afin de garantir le versement du RSA et compenser ainsi le désengagement progressif de l’Etat de cette politique de solidarité nationale.
Cette offensive contre « l’assistanat » orchestrée depuis le printemps dernier par la majorité vise, comme avec l’immigration, à livrer en quelque sort en pâture aux Français des ennemis de l’intérieur responsables de tous les maux de notre société. Cette présentation en trompe l’œil tente en réalité grossièrement de masquer les lacunes de la politique économique et sociale du gouvernement sortant. Les chiffres du chômage parlent d’eux-mêmes.
Stigmatiser et diviser les Français pour mieux régner, telle est malheureusement la devise de Nicolas SARKOZY.
Ecouter et rassembler autour d’un principe fort, la justice sociale, telle est celle du candidat que je soutiens, François HOLLANDE.
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