La Poste et les collectivités locales, solution d’avenir ? par Claudy Lebreton
06 déc
J’ai reçu ce matin, à l’occasion du dernier Bureau de l’ADF de l’année, une délégation de responsables du groupe La Poste emmenée par son PDG, Jean-Paul BAILLY.
Le contexte actuel est extrêmement délicat pour le financement des collectivités. La faillite de la banque Dexia, qui occupait 40 % des parts de marché de l'emprunt local, n’a malheureusement pas dégagé notre horizon, qui reste très préoccupant : la raréfaction du crédit risque en effet de remettre en cause un certain nombre d'investissements des collectivités. Or, en réalisant plus de 70% de l’investissement public, elles sont incontournables pour relancer notre économie, et donc pour l’emploi.
Plusieurs projets complémentaires sont actuellement à l’étude pour que les collectivités locales trouvent des moyens efficaces de financer leur action.
Lors de l’entrevue de ce matin, nous avons pu librement échanger avec Jean-Paul Bailly sur les modalités de construction d’une structure de prêt aux collectivités territoriales, structure dans laquelle La Banque Postale jouera un rôle déterminant. C’est l’une des pistes intéressante.
La majorité des Présidents de conseils généraux se sont d’ailleurs félicités que ce travail associe deux opérateurs adossés à l’Etat, le second étant la Caisse des Dépôts et Consignations (la banque d'investissements de l'Etat). Le maillage territorial exceptionnel dont dispose le groupe La Poste, et auquel nous sommes très attachés, et sa volonté d’élaborer une stratégie financière sécurisée font incontestablement partie des points positifs du nouveau dispositif en cours d’élaboration.
Mais cette coopération entre La Poste et la Caisse des Dépôts ne sera malheureusement pas opérationnelle avant la fin de l'année 2012.
Un autre travail en cours, conduit cette fois par les collectivités elles-mêmes, par l'intermédiaire de leurs associations pluralistes (ACUF, AMF, ADF, ARF), consiste en la mise en œuvre d'une agence de financement des collectivités locales qui interviendrait directement sur les marchés financiers pour emprunter au meilleur prix. Mais là encore, une telle solution n'est pas envisageable dans l'immédiat.
Par ailleurs, cette crise profonde peut aussi être l'occasion de rechercher des modalités de financement nouvelles, qui sortiraient des logiques actuelles.
Au-delà des réponses structurelles, nécessaires, vitales, d’autres solutions devront donc être trouvées, rapidement. Car la relance économique de notre pays, et donc la lutte contre une précarité croissante, ne se fera pas sans les collectivités locales.
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