Aide de l'Europe aux plus démunis : une décision positive, mais demain ? par Claudy Lebreton
15 nov
Les Ministres européens de l’Agriculture sont parvenus hier à un compromis pour maintenir le Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) pendant deux années.
Le PEAD a été créé en 1987 pour écouler de manière utile une partie des surplus européens des productions agricoles. En 2008, devant la faiblesse des excédents agricoles, l’Union européenne avait choisi d’abonder financièrement ce Programme d’aide en lui allouant 1% de la Politique Agricole Commune (PAC). Une décision de la Cour Européenne de Justice en avril dernier avait menacé la pérennité de ce dispositif qui vient pourtant en aide à 13 millions d’européens.
Alors que l’Assemblée départementale des Côtes d'Armor avait adopté en septembre dernier un vœu pour marquer son attachement à ce programme d’aide, je ne peux qu’exprimer mon soulagement devant le compromis qui a pu être trouvé hier. Il arrive à temps pour éviter le pire et permettre aux associations de solidarité de poursuivre l’action vitale qu’elles conduisent auprès des plus démunis.
Ce compromis a néanmoins un goût amer. A l’instar de la délégation socialiste française au Parlement européen, je m’interroge en effet sur la contrepartie exigée par l’Allemagne, et acceptée par la France, qui fixe dès à présent la fin du financement du PEAD dans deux ans. Or, « l’avenir des bénéficiaires du PEAD ne se limite pas à deux ans ».
Plus que jamais, l’Europe a un rôle à jouer pour que les crises économique et sociale ne pèsent pas sur les plus démunis de nos concitoyens. Je suis en effet convaincu de l’intérêt d’une Union européenne forte et juste, d’une véritable Europe sociale au service des Européennes et des Européens, et tout particulièrement des plus défavorisés d’entre eux.
La construction européenne est l’expression d’une solidarité, nécessaire, entre les Etats. Elle peut, elle doit, aujourd’hui plus que jamais, être aussi l’expression d’une solidarité avec les peuples européens. Je formule donc le vœu que le PEAD soit pérennisé au-delà de 2013, comme premier engagement d’une Union européenne qui se saisit de la crise actuelle non pour répondre uniquement aux demandes des marchés mais d’abord aux besoins des citoyennes et des citoyens d’Europe.
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