Territoires d'avenir par Claudy Lebreton
22 oct
Le 81ème Congrès de l’Assemblée des Départements des France était donc réuni ces deux derniers jours à Besançon. L’occasion pour moi, pour les Présidents présents – dont le Président de la Corrèze, mais également celui de Saône-et-Loire, et bien d’autres -, de faire passer plusieurs messages.
Comme nous l’indiquons dans notre résolution finale, la situation financière des Conseils généraux demeure extrêmement délicate. C’est le premier message. La part croissante des allocations de solidarité très mal compensée par l’Etat, la volatilité des droits de mutation, les 200 millions d’économie prévues dans la Loi de Finances 2012 sur les collectivités ne nous permettent pas de préparer avec sérénité nos budgets pour 2012.
Mais ce contexte ne nous abat pas, bien au contraire – c’est le deuxième message - : emplois, économie sociale et solidaire, numérique, insertion … les Départements ont fait, depuis 30 ans, la preuve de leur utilité et de leur efficacité ; à telle enseigne que l'Etat n'a cessé de leur transférer de nouvelles compétences.
Et c’est là le message principal de ce Congrès : les Départements, parce qu’ils font les solidarités entre les personnes et entre territoires, sont au cœur du Pacte Social Républicain. Dans ce contexte, il ne s’agit pas de renoncer, mais de s’engager résolument dans la construction des Départements, et, au-delà, des territoires du 21ème siècle.
Mon ami Jean-pierre Bel, dans son allocution de clôture, a eu raison d’insister sur ce point : dans un contexte de crise sociale et économique, il y a deux attitudes possibles. Considérer que les collectivités sont des facteurs de dépenses et d’endettement ; c’est la voie du recul des services publics, de l’abandon des territoires. C’est la voie qui, in fine, tue la décentralisation et la démocratie locale. C’est la voie choisie par ce Gouvernement.
Et puis il y a ceux comme moi, comme beaucoup de Présidents de Départements, de droite et de gauche, qui, avec Jean-pierre Bel et d’autres, pensons que les collectivités sont une force pour la démocratie, une richesse pour la France.
C’est tout le sens du Manifeste pour « le département de demain » que j’ai souhaité lancer à l’issue de ce Congrès. C’est aussi tout l’intérêt des Etats Généraux des Elus Locaux qu’organisera le nouveau Président du Sénat. Et ce sera, demain, tout l’intérêt d’une nouvelle étape de décentralisation, sincère, respectueuse des territoires et de leurs diversités.
Finalement, loin d’un défaitisme, d’une morosité – malgré une inquiétude réelle -, ce Congrès était aussi, bientôt trente après la loi du 2 mars 1982 sur les droits et libertés des communes, des départements et des régions, l’occasion d’exprimer une envie de décentralisation, une croyance en la République des Territoires.
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