Faisons confiance aux élus locaux ! par Claudy Lebreton
07 oct
Aujourd'hui et demain se tiennent à Saint-Brieuc le salon des Maires et l'Assemblée générale de l'AMF22 (Association des Maires de France des Côtes d'Armor). Je ne pouvais manquer ce rendez-vous important pour la démocratie locale dans notre département. Je n'oublie qu'avant d'être président du Conseil général, je fus Maire pendant 24 ans de ma commune de Plénée-Jugon. Un mandat formidable, très prenant bien sûr, mais extrêmement enrichissant sur le plan humain.
Le Maire est un des piliers de notre démocratie. Il est souvent bien plus qu'un simple élu local qui dirige le conseil municipal : il à la fois animateur, médiateur, confident, assistant social, technicien des routes…
La commune elle-même est autre chose qu’une collectivité locale : c’est aussi et avant tout une « communauté villageoise », un espace de « vivre ensemble ». L'attachement des Français à leur commune est indéniable, comme le prouvent les taux de participation élevés aux élections municipales.
Il est vrai que certains s'interrogent sur nos 36 700 communes, les 36 700 maires et 512 000 conseillers municipaux. C'est beaucoup, certes. Plus que chez nos voisins avec 12 000 communes en Allemagne et 8 000 en Italie. Dans ce domaine, comme dans d'autres, il y a bien une exception française. Mais cette exception est-elle forcément mauvaise ? Je ne le crois pas.
Ce chiffre est à relativiser : 500 000 élus (pour la plupart bénévoles), c'est moins de 1 % de la population française, et autant de personnes qui font la vitalité et la vie démocratique de nos territoires.
Il est vrai que nos nombreuses petites communes ont de plus en plus de mal à faire face à une gestion locale de plus en plus complexe. Pourtant les élus locaux y arrivent. La coopération intercommunale, très développée en Bretagne et en Côtes d'Armor (99 % des communes étant déjà membres d'une communauté de communes ou d'agglomération) peut aussi permettre de faire face à ce contexte difficile, en développant un esprit d’échange, de partage, une intelligence collective.
La réforme des collectivités territoriales, adoptée fin 2010, prévoit l'achèvement de la carte intercommunale. L'objectif est louable, mais la méthode voulue par le Gouvernement l'est moins. C'est pourquoi j'ai écrit au Préfet, il y a quelques mois, pour lui dire mon opposition à tout regroupement autoritaire de communes et/ou de communautés. La logique du volontariat, en vigueur depuis les origines du processus intercommunal, doit continuer de prévaloir. Plus que jamais, faisons confiance aux élus locaux !
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