Pas de sursaut de l'humanité sans... la culture ! par Claudy Lebreton
19 nov
J'ai participé, mardi 18 novembre, à la réunion du conseil des collectivités territoriales pour le développement culturel (CGTDC) sous la Présidence de Fleur PELLERIN, nouvelle ministre en charge de la culture, rue de Valois.
C'était une « première » pour la nouvelle ministre, modeste dans son attitude, sérieuse et appliquée dans son propos, très à l'écoute des élus représentant les associations des collectivités.
Elle a tenu un discours très encourageant et volontariste sur la nécessité d'un partenariat impératif de l'Etat avec les Collectivités Territoriales qui portent et financent les politiques publiques culturelles dans leurs territoires pour 7,470 milliards d'euros ; en étroite relation avec tous les acteurs du développement culturel, qu'ils soient communaux, départementaux ou régionaux.
A travers mon propos au nom des départements de France, j'ai tenu à rappeler que la culture est une compétence singulière qui ne peut être assumée au même titre que le développement économique, la cohésion sociale, l'aménagement du territoire, l'éducation... La culture est au cœur de toutes nos compétences... Comme aimait à l'affirmer François Mitterrand : « La culture est l'esprit de tout projet politique ».
Elle doit être réfléchie, confortée et posée dans une approche globale de notre société, de son évolution et de son avenir, plutôt que réduite à une seule dimension : que ce soit la communication, l'économie pour les uns, un supplément d'âme, pour d'autres.
Nous devons également nous interroger sur le rôle de notre organisation politique, en faveur de cette démarche : par exemple, la démocratie locale — je préfère ce terme à celui de décentralisation — nous a permis de franchir un cap majeur, en matière de développement de l'accès à la culture dans nos territoires ruraux, périurbains et métropolitains.
Le soutien au spectacle vivant illustre parfaitement l'importance du rôle des collectivités locales dans la démocratisation culturelle.
J'ai exprimé plusieurs objectifs que nous pourrions nous fixer collectivement, Etat, élus locaux et partenaires (artistes, compagnies, lieux publics et privés …) afin de refonder l'action publique dans un contexte si particulier des crises qui touchent le monde économique, mais aussi la politique. L'avenir est au partage et à la co-construction. C'est aujourd'hui une priorité, voire une urgence.
Enfin, je n'ai pas omis d'énoncer avec passion le défi qui est là bien présent : celui du numérique qui éclaire d'un jour nouveau tous les secteurs de la vie sur notre planète, de l'échelon local jusqu'au global. En quoi le numérique, qui bouleverse par ses nouveaux usages, nos sociétés, nos relations sociales, le développement durable du futur, l'abolition des frontières visibles et invisibles est-il un déterminant pour les futures politiques culturelles ?
Les Départements entendent assumer leurs responsabilités sur les territoires bien au-delà de leurs compétences obligatoires : lecture publique, archives, éducation artistique. Ils assumeront avec volonté et détermination leurs ambitions pour une culture de qualité accessible à tous, aux côtés des communes, des régions, de l'Etat, de l'Europe sans oublier l'apport majeur des associations et des citoyens.
Chacun des élus présents a exprimé son point de vue, dans la singularité de son territoire et de son histoire. De nombreuses convergences existent, des différences sont là aussi. Mais nous partageons tous un objectif majeur : celui de faire reculer les limites de l'ignorance en cultivant cette affirmation d'Albert CAMUS «Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude »
Claudy LEBRETON
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