Claudy Lebreton

Aujourd'hui 10 décembre, nous commémorions le 70^e anniversaire de la rafle de 19 élèves du Lycée Anatole Le Braz de Saint-Brieuc par la Gestapo. 

Arrêtés en plein cours pour faits de Résistance, suite à une dénonciation, plusieurs d'entre eux ne revirent jamais Saint-Brieuc. Certains sont morts d'épuisement en déportation, dans le camp de Neuengamme. Trois lycéens, Georges Geffroy, Pierre Le Cornec et Yves Salaün, accusés d'avoir participé à un attentat ayant coûté la vie à un soldat allemand, furent condamnés à mort et exécutés au Mont Valérien quelques mois plus tard. 

Pour commémorer le 70^e anniversaire de ce terrible évènement, notre département a eu le privilège et l'honneur d'accueillir Robert BADINTER. En effet, dans un discours prononcé en 2003, lors de l'inauguration du monument rendant hommage aux fusillés du Mont Valérien, l'ancien Garde des Sceaux releva que les trois jeunes lycéens briochins furent fusillés le 21 février 1944 à 15h, soit précisément au même moment que les membres du groupe Manouchian, ceux-là mêmes qui eurent le terrible privilège d'accéder à la célébrité en figurant sur la sinistre « affiche rouge ». 

Les trois élèves briochins et les 22 membres du Groupe Manouchian, pour la plupart d'origine étrangère, ne se connaissaient pas. Certains étaient nés Français, d'autres avaient choisi de le devenir. Dans les dernières lettres qu'ils adressèrent à leurs proches, écrites quelques heures avant leur exécution, ils n'expriment aucun regret, ni aucune haine envers quiconque. Ils se sont battus, et sont morts pour un même idéal : la liberté et leur pays, la France.