Devoir de mémoire par Claudy Lebreton
24 juin
Jeudi dernier, nous avons eu l'honneur et le plaisir d'accueillir en Côtes d'Armor, à mon invitation, le Ministre délégué aux Anciens Combattants, Kader Arif, et Marie-José Chombart de Lauwe, dont le collège public de Paimpol porte le nom depuis près de deux ans.
Madame Chombart de Lauwe fut une résistante de la première heure : dès l'âge de 17 ans, elle a pris de grands risques pour transmettre aux Alliés des plans de défense côtière des troupes d'occupation. Arrêtée en mai 1942, alors qu'elle n'a pas vingt ans, elle sera déportée à Ravensbrück. Revenue d'Allemagne, elle ne cessa jamais son engagement en faveur des droits de l'homme et de l'enfant, et ce, jusqu'à aujourd'hui.
Une cérémonie citoyenne était organisée au collège de Paimpol en son honneur, cérémonie au cours de laquelle les 500 élèves ont entonné la chanson de Jean Ferrat « Nuit et brouillard ». Le Ministre Kader Arif et moi-même avons tenu à rendre hommage à une grande résistante, une grande dame qui a su rester humble (voir la vidéo sur le site de Ouest-France).
Je me suis ensuite rendu, en compagnie de Madame Chombart de Lauwe et du Ministre Kader Arif à Saint-Connan, sur le magnifique site l'Etang Neuf, pour inaugurer le Musée de la Résistance, construit en hommage aux hommes et aux femmes du Maquis de Plésidy à Saint-Connan, qui infligèrent de lourdes pertes à l'Occupant nazi au cours de l'été 1944 ; le Lieutenant Robert et ses compagnons, appuyés par la colonne blindée américaine du général Earnest, parvinrent à libérer la ville de Guingamp au soir du 7 août 1944 et à obtenir la reddition ennemie.
Ces glorieux faits d'armes méritaient bien un musée ! Nous le devions à tous ceux qui se sont battus et, parfois, sont morts avant d'avoir connu la victoire sur la barbarie nazie. Le Conseil général des Côtes d'Armor est heureux et fier d'avoir apporté une pierre à cet édifice, d'avoir contribué au devoir de mémoire qui, aujourd'hui plus encore qu'hier, est nécessaire ; car la tentation de l'extrémisme, du populisme et du rejet de l'autre ne sont jamais loin, surtout lorsque nous traversons, comme c'est le cas actuellement, une grave crise économique et sociale. Alors, restons vigilants et n'oublions pas les tragédies d'un passé pas si lointain.
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