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Mauvais procès par Claudy Lebreton

11 mar

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6a0154361997df970c017c3774e67b970bAujourd'hui, j'entends la droite se gausser de la réforme du mode de scrutin qui sera appliqué lors des élections départementales – puisque c'est ainsi qu'elles s'appelleront désormais – du printemps 2015. Les conservateurs et les libéraux nous expliquent que cette réforme va redécouper la carte électorale française de façon partiale, que les espaces ruraux seront les grands oubliés, voire abandonnés, et que ce scrutin binominal permettant l'élection d'une femme et d'un homme dans une même circonscription serait une incongruité. J'arrête là les motifs du refus de la droite et du centre, qui – nous le constatons chaque jour – est actuellement en panne d'innovation.  

 

Pour ma part, je considère que cette réforme marque un vrai progrès pour la modernité et parvient à réunir plusieurs vertus.

La première, c'est incontestablement le respect de la diversité et de la parité intégrale dans les futures assemblées, avec des exécutifs qui le seront également. Cela changera l'esprit et la nature des conseils départementaux.

La seconde réside dans une répartition plus équitable des citoyens dans des circonscriptions électorales remodelées : fini, le temps où, dans le même hémicycle, un élu représentait 1800 habitants et un autre 58 000.

Certes, avec ce nouveau dispositif, les espaces ruraux seront moins représentés qu'ils ne le sont actuellement. Toutefois, le nombre d'habitants par circonscription pourra varier de -20 à +20 % par rapport à la moyenne départementale (voire -30 à + 30 % comme pourrait le rendre possible le débat parlementaire), ce qui atténuera nettement ce problème.

S'agissant de cet argument, facile, selon lequel celui qui tient les ciseaux pour le redécoupage des cantons se livrera à un « tripatouillage », il faut tout d'abord rappeler que les actuels cantons remontent à 1803, or chacun observera que la France a beaucoup changé depuis deux siècles. Il convenait donc de rechercher une véritable équité territoriale et une représentation démographique plus juste.

Surtout, si la droite avait remporté les élections en 2012, qu'aurait-elle fait avec « ses » conseillers territoriaux ? Le nombre d'élus serait passé de 52 à 37 dans les Côtes d'Armor, il aurait donc également fallu redécouper les cantons et probablement au détriment des territoires ruraux et de la proximité. En outre, la loi du 16 décembre 2010 prévoyait l’élection des conseillers territoriaux au scrutin uninominal, défavorable à la parité.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les oppositions, qu'elles soient de droite ou de gauche, utilisent toujours les mêmes postures et arguments pour fustiger les choix de la majorité. Est-ce inéluctable ? J'espère là aussi que le changement, à l’œuvre aujourd’hui, conduira à ce que, dans notre beau et grand pays, le concept intemporel qu’est l’intérêt général prévale avec force.

Alors, arrêtons les mauvais procès, faisons preuve d'un peu d'objectivité et ayons constamment à l'esprit les valeurs de notre République : égalité, fraternité et liberté.

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Adhérent au Parti socialiste en 1975, devenu maire de Plénée-Jugon en 1977, je suis président du Conseil Général des Côtes d'Armor depuis 1997 ainsi que président de l'Assemblée des départements de France depuis 2004.

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