Claudy Lebreton

Comme chaque année, je suis invité, en tant que président de l'ADF, au congrès national des sapeurs-pompiers. En effet, depuis la départementalisation des SDIS (Services départementaux d'Incendie et de Secours), les conseils généraux en sont les principaux partenaires et financeurs.

En raison du contexte budgétaire très contraint des départements, les SDIS sont entrés dans une phase de maîtrise de leurs dépenses et de leurs effectifs, alors même que les interventions ont augmenté, certes modérément (+1%), en lien avec la croissance de la population. Les dépenses réelles de fonctionnement semblent en effet stabilisées autour d'un coût par habitant de 72 € (soit une progression de 3,2% en 3 ans). Les dépenses d’investissement sont en nette décélération (-12% sur 3 ans). Dans mon discours devant les sapeurs-pompiers, j'ai tenu à souligner cet effort important auquel ils consentent en cette période très difficile pour les finances publiques.

Les interventions sont donc relativement stables, mais si on constate une baisse du nombre d'incendies (-6%), le secours à victimes continue sa progression (+5%) : il représente désormais 71% des interventions. Or, cela pose problème, car les pompiers interviennent très souvent pour pallier la carence ambulancière et les demandes des SDIS sur le montant des indemnisations relatives à cette carence n’ont toujours pas abouti.

J'ai également tenu à aborder la question essentielle du volontariat, pilier de notre sécurité civile. Soutenir et favoriser le volontariat est un objectif commun à l’Etat, aux élus départementaux et à la Fédération Nationale des Sapeurs Pompiers de France (FNSPF). Après le vote l’an dernier de la loi « Morel A l’Huissier », qui a permis de conforter le statut des sapeurs-pompiers volontaires, une Charte du volontariat a été élaborée et sa publication est imminente.

Enfin, j'ai souhaité conclure mon intervention en livrant les résultats d'une étude, réalisée par l’Institut médiascopie, à l'occasion du 82^e congrès des départements de France qui s'est tenu il y a quelques jours à Metz. Il s’agit d’un mode d’enquête tout à fait particulier autour de la signification des mots, en l’occurrence ceux en lien avec les départements. Et le mot qui est « connoté » le plus positivement sur une double échelle de 1 à 10 par les Français, c’est celui de Sapeurs pompiers (volontaire étant légèrement plus plébiscité que professionnel). Cela ne m’a pas vraiment étonné, tant je sais la confiance que nos concitoyens – petits et grands ! – portent aux pompiers de notre pays.