Le sport pour tous ! par Claudy Lebreton
07 mar
Je participais hier à un colloque consacré à la place du sport dans la société, organisé par l’Agence pour l’Education par le Sport (APELS) et le journal Le Monde.
Si l'équipe de France de football n’est pas encore certaine de gagner l’Euro au mois de juin prochain (bien que nous ayons perçu de très nets progrès lors de son récent match contre l'Allemagne), notre pays possède d’ores et déjà un titre de champion d’Europe : celui du financement public du sport.
Selon la dernière étude réalisée par l’Association nationale des élus en charge du sport (Andes), la France est le pays où le financement public du sport est le plus important d’Europe (12 milliards d’euros par an, contre 5 en Allemagne et 2,6 au Royaume-Uni) ; celui-ci est assuré à 70 % par les collectivités territoriales, et au premier chef par les communes.
Les Départements, quant à eux, consacrent environ 1,1 milliard d’euros par an pour le sport en dépenses directes (environ 70 % en fonctionnement et 30 % en investissements). Si l'on ajoute les subventions aux communes pour les équipements sportifs, les Départements dépensent plus de 2,7 milliards par an en faveur du sport, soit 4 % de leur budget.
Pour ma part, je demeure persuadé que notre système est aujourd’hui celui qui permet au plus grand nombre d’avoir accès, partout sur notre territoire, à une offre sportive de qualité.
La pratique du sport pour tous est donc un enjeu éminemment politique. De la volonté des élus locaux dépend très souvent l’efficience du tissu associatif d’un territoire. Des choix doivent être faits – et ce n’est toujours évident en cette période budgétaire extrêmement contrainte – pour garantir à nos concitoyens un service public du sport digne de ce nom, pour tous les âges, pour tout type de pratiques.
C’est un défi considérable. En effet, commet trouver le bon équilibre entre un passage du Tour de France pendant trois jours dans son département, comme ce fut le cas l’an passé dans les Côtes d'Armor, et une aide soutenue aux dizaines de petits clubs cyclistes implantés dans cette terre de vélo ? Cela fait partie des questions que se pose, et doit trancher, quotidiennement un maire ou un président de conseil général…
Si nous voulons que perdure notre modèle, si nous sommes attachés au véritable foisonnement d’associations et de clubs de proximité qui le caractérise, il faut redonner aux collectivités locales une véritable bouffée d’oxygène dans le cadre d’une nouvelle étape de la décentralisation dont nous fêtons ce mois-ci les 30 ans. Notre cohésion sociale et notre vivre ensemble en dépendent !
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