Chômage : + 35 % en cinq ans par Claudy Lebreton
27 mar
Nicolas Sarkozy s'est réjoui hier d'une "augmentation assez modérée" du nombre de demandeurs d'emplois en février, ce qui, selon lui, traduirait une "amélioration de la situation". J'avoue avoir du mal à saisir la logique d'une telle déclaration. J'aurais pu comprendre si le chef de l'Etat avait évoqué une détérioration moins forte de la situation de l'emploi qu'au cours des mois précédents, mais en aucune façon, il ne s'agit d'une "amélioration". Les milliers de personnes se retrouvant exclues de l'emploi auront, elles aussi, beaucoup de mal à comprendre…
La forte augmentation du chômage aura été, avec l'explosion de la dette publique, un des gros points noirs du quinquennat qui s'achève : le nombre de demandeurs d'emplois a en effet progressé de 35 % en cinq ans… Ces chiffres sont d'autant plus cruels que le candidat Sarkozy s'était engagé en mars 2007 à atteindre, à la fin de son mandat, la barre des 5 % de chômage.
Certes, il y a eu la crise. Certes, la persistance du chômage dans notre pays depuis plus de trente ans est un problème difficile et complexe sur lequel les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, ont tous plus ou moins buté – rappelons tout de même que sous le Gouvernement Jospin, le taux de chômage avait nettement diminué, passant de 10,8 % en 1997 à 7,8 % début 2002.
Mais au cours des dernières années, des décisions ont été prises, des politiques ont été menées et elles se sont révélées inefficaces, voire nocives.
Ainsi, la politique fiscale menée par Nicolas Sarkozy et le Gouvernement de François Fillon a littéralement asséché les recettes de l'Etat, aggravant les déficits et la dette, et privant les pouvoirs publics de leviers pour mener une politique de relance et de soutien à l'activité économique de grande ampleur.
Par cette politique de cadeaux fiscaux aux ménages les plus riches et aux grandes sociétés, Nicolas Sarkozy voulait créer un "choc de confiance". Le choc fut indéniable en effet… pour les finances publiques de la France. La confiance, quant à elle, s'est rapidement envolée. Tout comme le nombre de demandeurs d'emplois…
Aujourd'hui, il est temps de changer de politique économique et de l'emploi. François Hollande a l'ambition de mettre en œuvre un pacte productif visant à réindustrialiser notre pays (création d'une banque publique d'investissement et d'un livret d'épargne industrie, soutien aux filières d'avenir…). Il propose d'autre part un contrat de génération qui insufflera une solidarité intergénérationnelle dans l’entreprise, ainsi que la création de 150.000 emplois d’avenir.
Par ailleurs, s'il est élu par les Français, François Hollande renégociera le Traité européen – pas encore ratifié – de discipline budgétaire afin de sortir l'Union européenne de l'orthodoxie économique et financière qui conduit à une impasse. Contrairement à ce que voudrait faire croire la droite, une telle perspective n'est pas irréaliste et la position de François Hollande fait de plus en plus d'émules en Europe, et pas seulement à gauche.
Le changement est possible… et si les Français le veulent, c'est maintenant !
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