Parlons économie par Claudy Lebreton
09 fév
Nous le savons, hélas, les pays européens ne parviennent pas à se débarrasser d'un mal endémique : le chômage. Loin de se réduire, le nombre de chômeurs dans la zone euro poursuit inexorablement son ascension : il dépasse désormais les 16 millions – soit l'équivalent de la population entière des Pays-Bas – et frôle les 10 % de la population active.
Notre département n'est malheureusement pas épargné par la crise – comment pourrait-il l'être ? – même si le taux de chômage en Côtes d'Armor reste inférieur à la moyenne nationale (8,2 % contre 9,3 % selon les derniers chiffres de l'INSEE).
Lors de l'installation de la nouvelle Assemblée départementale, suite aux élections cantonales de mars 2011, j'avais exprimé le souhait de rencontrer toutes les organisations professionnelles représentatives des Côtes d'Armor (organisations syndicales, patronales, et agricoles, chambres consulaires), afin d'évoquer, avec elles, la situation économique et sociale de notre département.
Ces échanges ont été utiles et intéressants. Ils doivent désormais nous permettre de définir, ensemble, une stratégie économique pour notre territoire. C'est pourquoi j'ai voulu qu'une session extraordinaire consacrée à la situation économique en Côtes d'Armor soit organisée au Conseil général. Elle se tiendra demain et réunira, naturellement, les élus départementaux, mais aussi les représentants des organisations que j'ai rencontrées au cours des derniers mois, ainsi que des experts en économie – notamment Patrick Le Floch, directeur de Sciences po Rennes.
Devant me rendre à l'Elysée pour la conférence des finances locales – j'aurais l'occasion d'y revenir demain –, où je représenterai les Départements, je ne pourrai malheureusement pas être présent. J'ai demandé à ma première vice-présidente, Monique Le Clézio, de bien vouloir présider aux débats.
Cette session doit être l’occasion de mesurer à la fois les enjeux que pose le contexte économique et social, national et international, mais également – et surtout – d’examiner avec lucidité les atouts, les forces, mais aussi les insuffisances et les faiblesses de notre territoire, concernant l’emploi, notamment des jeunes, le développement agricole, industriel, commercial, artisanal, touristique. Cette rencontre entre acteurs politiques et économiques doit permettre de dessiner des perspectives pour nos territoires, nos entreprises et nos emplois, et de déterminer les leviers qui peuvent et doivent être actionnés.
Certes, l'action économique n'est pas une compétence obligatoire des Départements – celle-ci ressort avant tout de la responsabilité de l'Etat, des Régions et des intercommunalités. Mais en réalisant près de 100 millions d'euros d'investissements par an – dépenses qui représentent un soutien fort à l'activité économique, et donc à l'emploi, sur lequel compte bon nombre d'entreprises et de salariés – et en étant, directement ou indirectement, à l’origine de plus de 12 500 emplois, dont 7 300 dans le domaine social, le Conseil général des Côtes d'Armor est un acteur économique majeur, et incontournable, de son territoire.
Il ne s'agit pas de dire que le Département peut tout faire et tout résoudre à lui seul. En aucun cas, il ne peut, ni ne doit se substituer aux entreprises ; notre objectif est de créer une synergie entre acteurs publics et privés, un environnement favorable au dynamisme économique et social, à l'esprit d'initiative. Et donc de trouver les pistes d'un développement durable, juste et harmonieux de notre territoire.
J’ai pour ma part toute confiance dans la force de nos entreprises, dans l’esprit d’entreprendre des Costarmoricains, dans notre capacité à fédérer les énergies de tous ceux qui sont attachés aux Côtes d’Armor.
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