Emprunt toxique du Conseil général: les vrais chiffres par Claudy Lebreton
22 déc
J'ai lu à plusieurs reprises, dans la presse de ces derniers jours, des informations très approximatives et très partielles – voire partiales – sur "des" emprunts toxiques auxquels aurait souscrit le Conseil général des Côtes d'Armor et dont les taux d'intérêts atteindraient 15 %.
Je souhaite clarifier ce point afin d'éviter toute interprétation fantaisiste et malveillante. Ces "emprunts toxiques" sont en réalité un seul et unique crédit qui représente 4,6 % des encours de prêts du Conseil général. Le taux de ce prêt ressort en moyenne à 4,85 % depuis sa souscription en 2006. Et le taux moyen de la totalité de la dette du Département s'établit précisément à 3,88 % – taux que beaucoup de collectivités pourraient nous envier !
A ce propos, la Chambre régionale des Comptes, dans un rapport portant sur la gestion de la dette publique locale, publié le 13 juillet dernier, a cité en exemple le Conseil général des Côtes d'Armor pour ses pratiques efficaces en matière de gestion en trésorerie. L'épisode malencontreux de ce crédit à taux variable mentionné par l'UMP 22 ne saurait remettre en cause cette appréciation générale.
La dette du Conseil général est d'ailleurs parfaitement maîtrisée et son niveau a même diminué au cours de l'année 2011, malgré les charges toujours plus importantes que la collectivité doit supporter au titre notamment des allocations de solidarité (APA, PCH et RSA) qu'elle dispense pour le compte de l'Etat.
De façon plus générale, je déplore que certains préfèrent s'en prendre à des collectivités qui ont pu être abusées par des offres, certes légales mais profondément malsaines, plutôt qu'au système financier qui a engendré ces pratiques et qui a conduit à la situation de crise généralisée que l'on connaît aujourd'hui. Certains "spécialistes" de la politique politicienne ont cru utile de rechercher avec ce dossier un "intérêt à nuire". C'est profondément regrettable et effectivement nuisible… à la démocratie.
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