L'Onu encourage enfin la démocratie territoriale ! Pas de développement durable sans action au niveau des territoires par Claudy Lebreton

05 nov

imprimer

UnflagLes préoccupations mondiales rencontrent enfin les exigences locales. Ou plus exactement, voilà qu'on tisse enfin le lien entre la vivacité territoriale et le développement international. Je m'explique. En 2015, l'Organisation des Nations Unies (ONU) arrive au terme de l'échéance qu'elle avait fixée pour sa campagne du millénaire, dénommée Objectifs du millénaire pour le développement OMD pour la période 2000–2015. Cette campagne a pour finalité d’éradiquer la pauvreté sur tous les continents, en renforçant la coopération entre la communauté internationale, les gouvernements et la société civile. Pour cela, un grand et simple principe : placer l’être humain au centre de tous les programmes, de tous les projets.

L'ONU prépare désormais un agenda qui en prendra le relais, en fixant comme priorité des objectifs de développement durable pour la période 2015-2030, dans un agenda dit « post 2015 ». Ces objectifs, entérinés par les nations réunies à Rio en juin 2012, se veulent universels et concernent désormais tous les pays et les communautés de notre planète.

C'est dans ce cadre que le Président du Conseil général de l'Aude, André Viola, a présenté à Turin, le 14 octobre 2014, au cours du séminaire final de la démarche dite de « localisation des objectifs du Développement Durable », les préconisations issues d'une étude 1 portée par l'Assemblée des Départements de France sur la coopération décentralisée dans le domaine de l'insertion économique et sociale.

La contribution des Départements et de leurs partenaires associatifs retient deux idées fortes :

> Les collectivités comme les gouvernements locaux dans le monde, et
particulièrement dans les pays en développement, occupent une place centrale pour permettre aux citoyens et aux acteurs locaux de participer à la prise de décision et renforcer l’appropriation des processus de développement.

> les collectivités comme les gouvernements locaux sont des acteurs légitimes et essentiels du développement local, car responsables des services répondant aux besoins fondamentaux des habitants, porte-parole pour faire entendre les demandes de la communauté et en faire des priorités et capables de coordonner les acteurs pour apporter les solutions les plus adaptées au contexte de chaque territoire..

La contribution d’André Viola et de ses collaborateurs pour cette étudea été saluée par le Ministère français des Affaires Étrangères (DAECT) et par les représentants du PNUD à Bruxelles, dès lors qu’elle apportait une vision forte de la place des territoires et de ses acteurs dans la déclinaison concrète des futurs ODD. Un projet pourrait même voir le jour très prochainement, avec des financements croisés internationaux, nationaux et locaux, pour engager une phase pragmatique de mise en œuvre des préconisations de notre étude. C'est un beau succès pour l'ADF, le Président Viola et toute son équipe.

Que signifie le terme « localisation » selon les instances du PNUD ? Il s'agit de reconnaître pleinement le rôle essentiel que les territoires de proximité ont à jouer dans les dynamiques de lutte contre la pauvreté et pour le développement durable. C’est souligner que les collectivités sont en capacité de mettre en musique le « 4P » désormais nécessaire à toute démarche de développement : Partenariat Public – Privé – Populations.

Après sa création dans les années 1945, succédant à la Société des Nations (SDN), l'ONU fut et demeure l'organisation des nations à l'échelle de la planète composée par les Etats, au nombre de 197, et leurs représentants. Voilà qu'elle reconnaît enfin la nécessité de composer avec les territoires et leurs collectivités l’hymne d’une terre sans pauvreté !

Pour ma part, je considère qu'il s'agit de la reconnaissance d'un mouvement à l'échelle du monde, qui se nomme « décentralisation démocratique » voir plus sûrement « démocratie territoriale ».

Aujourd'hui, de nombreux Etats unitaires et décentralisés, fédéraux, ont avancé et réalisé de grandes réformes à l'échelle de leurs territoires.

Les nations et leurs peuples ont compris et accepté, même s'il reste encore du chemin à parcourir, qu'il y a une grande différence entre l'exercice d'une responsabilité par des fonctionnaires d'Etat et le choix libre de le confier à une assemblée de femmes et d'hommes élus par leurs concitoyens.

A l'échelle du monde, depuis un demi siècle, c'est incontestablement l'une des plus grandes réformes que les êtres humains ont portées.

Ce concept de « localisation », tel qu'il est entendu par les Nations Unies, offre désormais un critère planétaire pour définir la plénitude de l'action publique. Elle trouve son sens, et son efficacité, dans le développement local, avec l'appui d'institutions démocratiques décentralisées, au service des territoires et des citoyens.

 

1La parution de cette étude est attendue pour la fin 2014 sous la plume de Simon Letonturier accompagné sur le plan technique et méthodologique par Michèle Pasteur.

Commentaires

Flux Vous pouvez suivre la conversation sur cet article en vous abonnant à son flux de commentaires .

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.

« Une sécurité civile déconcentrée et décentralisée, gage de réussite et d'efficacité | Accueil | 4 Ministres en Côtes d'Armor pour découvrir les ruralités innovantes ! »

La République des Territoires - Le Mag

Bienvenue dans la "République des Territoires", la partie "mag" – ou magazine – de mon site.

Cet Espace de réflexions et de débats, qui doit jouer le rôle « d’agitateur d’idées », propose des articles de fond sur la démocratie locale, l'organisation territoriale, la décentralisation, l'action des collectivités, les finances locales, etc.

Ouvert à tous, élus ou non, célèbres ou anonymes, chacun peut s’en saisir pour questionner, interpeller, proposer, faire valoir un point de vue sur ces thèmes. Mon rôle dans cette partie sera plus sûrement celui d’un « rédacteur en chef ».

Merci de vos contributions au débat !

Dernières contributions sur Le Mag

Publié dans La République des Territoires

Publié dans La République des Territoires, Politique

Publié dans La République des Territoires

Publié dans La République des Territoires, Vie locale

Vidéos

A Propos

Ouverture du marché avec Claudy Lebreton

A propos

Adhérent au Parti socialiste en 1975, devenu maire de Plénée-Jugon en 1977, je suis président du Conseil Général des Côtes d'Armor depuis 1997 ainsi que président de l'Assemblée des départements de France depuis 2004.

Logo Parti Socialiste

Me Contacter

S'abonner par email