Retrouver l'esprit de 2012 par Claudy Lebreton
12 mai
Le Président de la République a jeté toutes ses forces dans la bataille du redressement de notre pays. En témoigne le Pacte national pour la compétitivité et l'emploi, le pacte de stabilité financière et la réforme de l'organisation des collectivités territoriales.
"Je n'ai plus rien à perdre" a-t-il rappelé mardi matin à RMC à l'attention de certains de ses amis qui ont soutenu sa candidature lors des élections de mai 2012. Il sera jugé sur les engagements exprimés lors de cette campagne présidentielle, a-t-il répété de nouveau, mettant en jeu sa candidature future pour 2017. Est-ce la bonne manière ? Les choix sont-ils cohérents ? La confiance reviendra-t-elle ? Pouvons nous bousculer nos concitoyens à ce point ?
Je commence à douter. Et pourtant je suis plus socialiste encore qu'hier, et plus à Gauche demain. Je partage l'idée qu'il faut désendetter notre pays, mais faut-il le faire à ce rythme ? Je m'interroge car notre pays demeure parmi les plus riches de la planète, et de loin comme les économistes l'affirment. D'ailleurs, à ce stade, quand j'entends tous ces spécialistes, aussi forts dans leurs domaines, je me demande comment il est possible que la France en soit rendu à ce stade, avec tous ses médecins à son chevet.
Je suis d'accord qu'il faut rendre nos entreprises plus compétitives, mais sans porter atteinte aux faibles revenus de nos ouvriers, de nos employés. Je veux rappeler que notre tissu économique est composé de 97% de PMI, PME-TPE, qui représente la majorité des emplois dans notre pays! Nous parlons des grands groupes industriels, c'est bien. Mais l'économie qui vient reposera sur ces entreprises bien implantées dans nos territoires.
Je crois en l'innovation, la créativité, la mobilisation de nos salariés et de nos chefs d'entreprises pour relever les défis de l'économie du futur, une économie sociale et solidaire, à forte valeur humaniste, respectueuse des individus et de notre environnement.
Aussi ai-je cru dans les paroles de notre Président qu'il avait exprimées lors de la première conférence sociale en juillet 2012 au palais d'IÉNA, au siège du Conseil Economique Social et environnemental. Je tiens à les rappeler avec force : "Notre pays doit apprendre la culture de la négociation qui n'est pas dans son histoire. Il doit rechercher le compromis positif entre les forces vives de notre Nation qui porte le progrès social et humain."
Tout était dit et de fort belle façon. Présent ce jour là avec mon ami Michel Dinet, nous étions ravis car nous attendions ces mots depuis si longtemps. Aujourd'hui, vous comprenez ma déception de ne pas retrouver dans les faits l'esprit de cette culture.
La France est certes un grand pays, celui du siècle des Lumières, mais il n'est plus en 2014 ce qui l'était au siècle passé. Il faut être réaliste. D'autres Nations dans le monde ont progressé et veulent leur part, et c'est humain et légitime. La France, quant à elle, est souveraine mais cette souveraineté a évolué comme en témoigne la monnaie unique, l'Euro. Cette souveraineté nouvelle, j'en suis convaincu, suppose de façon complémentaire une véritable intégration européenne.
Monsieur le Président, vous devez dire la vérité aux Françaises et aux Français. Leur dire que notre avenir c'est l'Europe politique, sociale et juste, et pas celle des banquiers et du libéralisme économique débridé. Une Europe fédérale où chacun des Etats aura des compétences dans un cadre européen qui assume une nouvelle souveraineté à l'échelle du monde. Les relations internationales, la défense de nos frontières, les choix économiques, la justice sociale, la fiscalité se détermineront de plus en plus à ce niveau.
Mais cette évolution vers une Europe plus démocratique, plus fraternelle, devra se faire dans un équilibre avec les territoires de France. Car ce sont dans ces lieux de proximité, de démocratie réelle à échelle humaine, avec des services publics efficients, que l'individu pourra penser global et agir local sans qu'il soit sous la coupe réglée de grands groupes de l'Internet et de la Finance. Ces derniers portent trop souvent à l'échelle planétaire une forme de plus en plus aiguë de déshumanisation.
Monsieur Le Président, je vous sais attentif à la jeunesse de notre pays, de l'Europe et du Monde. Ne les désespérons pas! Là est le défi de notre humanité, de la planète, de la vie.
décevant cet article. on dirait que vous faites dans le mollasson... et où est le positionnement sur les collectivités territoriales et la mort annoncée des départements ? Soutiendriez-vous même sans le dire cette réforme désormais ? Ou faites-vous partie de ceux à qui on fera facilement avaler leur chapeau contre un plat de lentilles ?
je n'espère pas au vu de toutes ces années. le combat doit continuer alors svp, raccrochez au porte manteau les billets moitié enjôleurs sur ce président et sa clique qui nous ont trahis !!!
Rédigé par : Yannick | 13/05/2014 à 09:04