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Oser dire les choses par Claudy Lebreton

06 mai

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ImagesDe nombreux experts (économistes, sociologues, politiques, syndicalistes …) s'expriment publiquement dans les tribunes des médias, ou lors de colloques, sur la gravité de la situation économique, sociale et financière de notre pays et du monde. Tous sont légitimes à le faire, chacun y va de son couplet et de ses refrains: "La France est irresponsable et les Français sont des conservateurs". "La protection sociale est financée au dessus de ses moyens". "Les contribuables sont surfiscalisés, les patrons trop payés, les ouvriers exploités". "Nous ne travaillons pas assez". "Le pays est désindustrialisé". "Notre jeunesse désespère". "Nos vieux ont peur pour leurs petits-enfants". "L'insécurité progresse", l'étranger est montré du doigt. Quant aux banques, n'en parlons pas !

Cette litanie, bien que pesante, monopolise antenne et ondes radiophoniques. Je pourrais ajouter "le chef de l'Etat n'a pas d'autorité", "le gouvernement ne fait pas les bons choix", ou encore "c'est la faute à MERKEL".

Alors, vais-je m'expliquer à mon tour ? Que dire ou écrire ? Suis-je le mieux placé ? Encore un privilégié qui dénonce, protège, donne des leçons ! Mais qui est-il pour le faire ?

Je pourrais épouser le style de la colère ou celui de la révolte ou bien encore me forcer et faire de la provocation. Mais cela ne me ressemble pas. Je m'efforcerais de rechercher l'objectivité et le bon sens.

Il est, en effet, tentant de considérer que l'esprit de réforme trouve un terreau peu fertile dans notre pays qui n'a pas toujours su faire de choix entre monarchie constitutionnelle, république et bonapartisme. La France porte en elle la culture de l'homme providentiel, ce chef qui pense pour le peuple, agit, décide seul et prend les bonnes décisions. Cette idée est fausse et dangereuse. Il faut faire œuvre de pédagogie auprès de nos concitoyens.

Par commodité, par souci d'une "bonne" communication, nous avons peur des mots simples que beaucoup de nos concitoyens emploient. Nous devons expliquer la réalité du monde, sa complexité, nos défis, les rapports de force à l’œuvre dans la société, les idéologies.

Nous pouvons dire, sans froisser qui que ce soit, que l'Europe est dirigée par des libéraux conservateurs et que les droites décident de son orientation politique.

Est-il concevable d'écrire, sans être désobligeant à l'égard de nos amis allemands, que nous sommes en désaccord avec la politique de la chancelière MERKEL et d'en donner les raisons ?

Nous devrions nous taire sous prétexte qu'au niveau de l'Union Européenne, qu'au sein du conseil européen, ça ne se dit pas. Entre gens de bonne compagnie, ça n'est pas politiquement correct ! Mais nous en avons assez de cette hypocrisie.

Au risque de tomber dans l'excès de langage par facilité, je continue et j'ose écrire que lors des prochaines élections législatives en Allemagne, je souhaite ardemment le succès politique d'une alliance des socio-démocrates (SPD) avec les Grünen (écologistes). J'espère ainsi qu'une nouvelle politique puisse être conduite à la tête de l'UE afin de mettre fin à l'austérité des finances publiques et amorcer un vrai choix en faveur du développement durable, autour des investissements du futur dans les énergies vertes et l'économie numérique.

Par ailleurs, j'attends un réel engagement dans la lutte contre les paradis fiscaux, ainsi que pour créer une fiscalité européenne, une vraie politique de défense de l'UE et une diplomatie à l'échelle de notre continent , à la hauteur du défi de la globalisation.

Je vais clore ici ce qui ne sont pas des élucubrations d'expert mais bien plus sûrement les analyses et les pensées d'un Breton, "girondin" décentralisateur, profondément européen et citoyen du monde.

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Adhérent au Parti socialiste en 1975, devenu maire de Plénée-Jugon en 1977, je suis président du Conseil Général des Côtes d'Armor depuis 1997 ainsi que président de l'Assemblée des départements de France depuis 2004.

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