Vie locale

Quel avenir pour nos territoires ruraux ? par Claudy Lebreton

04 juil

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Affiche CG22 ruralitéLors de mon discours d'investiture de mars 2011, j'ai annoncé que la ruralité serait une des grandes priorités de ce mandat.

La ruralité, j'en suis convaincu, est un atout pour notre département : de très nombreuses personnes, y compris des jeunes, font le choix de rester ou de (re)venir vivre dans nos communes rurales. La ruralité peut ainsi être une identité positive, qui s'inscrit au cœur d'un développement plus durable : elle favorise, en effet, les solidarités entre les personnes et entre les territoires. Elle encourage un esprit de coopération, illustré par le dynamisme associatif de notre département.

Mais parmi nos concitoyens qui vivent dans nos petites communes rurales, certains peuvent éprouver des difficultés, ressentir un certain malaise, face aux crises à répétition dans l'agriculture, aux départs successifs des services publics, à la fermeture des commerces, à l'augmentation du prix des carburants… Ce "malaise rural" s'est d'ailleurs manifesté lors du premier tour de l'élection présidentielle.

Les "rencontres de la ruralité"

C'est pourquoi, dès l'automne dernier, le Conseil général des Côtes d'Armor a lancé une grande réflexion sur ce thème, afin non pas de découvrir mais de mieux comprendre et appréhender les grandes évolutions qui concernent aujourd'hui nos territoires ruraux. Nous sommes ainsi allés recueillir la parole des Costarmoricains lors des "rencontres de la ruralité" : après avoir visionné le film de Véronique Pons "J'habite ici", les participants étaient invités à exprimer leur point de vue sur le mode de vie qui était le leur en milieu rural, et à formuler des propositions pour améliorer leur quotidien ou mettre en valeur leurs territoires.

D'autre part, trois "conférences-formations" en direction des élus et des agents départementaux ont eu lieu au Conseil général, la dernière s'étant tenue lundi après-midi. Nous avons écouté les interventions d'Emmanuelle George-Marcelpoil, chercheuse à l'IRSTEA, de Bertrand Hervieu, sociologue qui suit nos travaux depuis l'origine, et de Jean-Yves Pineau, directeur du collectif ville-campagne.

J'ai également eu le plaisir d'accueillir Jean-Paul Dufregne, président du Conseil général de l'Allier, qui a lui aussi engagé une démarche visant à mettre en valeur les "nouvelles ruralités" dans son département. Il nous a expliqué vouloir insuffler un nouvel état d'esprit et redonner fierté et confiance aux habitants d'un territoire majoritairement rural qui a perdu 40 000 habitants en 40 ans.

Cette séance a également été l'occasion de faire la synthèse des consultations et expressions des Costarmoricains au cours des rencontres. Il en ressort que pour nos concitoyens, la ruralité est synonyme avant tout de nature, d'espace, de liberté, de qualité de vie et de convivialité, et que le premier désir des personnes vivant en milieu rural est de pouvoir continuer à vivre là où ils habitent. En revanche, ils craignent de ne plus avoir de services à proximité et de voir leur cadre de vie dégradé.

Temps fort en octobre

Au cours de cet été, nous allons effectuer, à partir des remarques, réflexions et propositions recueillies pendant cette première phase, un travail de hiérarchisation qui devra faire émerger un certain nombre d'axes prioritaires. Au mois d'octobre, un "temps fort" sera organisé, afin de restituer tout ce travail et faire émerger des propositions. Tous les acteurs de nos territoires ruraux seront invités à donner leurs points de vue.

Si ce temps fort constitue en quelque sorte le "point d'orgue" d'une année de réflexion et de consultation citoyenne sur la ruralité, sur les ruralités, il ne s'agit en aucune façon d'une fin en soi. Au contraire, il doit marquer le début d'une nouvelle période : celle d'une politique départementale rénovée en direction de nos territoires ruraux.

Ainsi, des actions concrètes seront décidées, des mesures seront prises par l'Assemblée départementale dès l'examen du budget de l'année 2013. Loin d'être un "bouquet final", cet évènement doit enclencher une nouvelle dynamique pour nos territoires ruraux, qui constituent la majeure partie des Côtes d'Armor.

Rendez-vous, donc, au mois d'octobre pour discuter de la ruralité, préparer son avenir… et la célébrer !

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Adhérent au Parti socialiste en 1975, devenu maire de Plénée-Jugon en 1977, je suis président du Conseil Général des Côtes d'Armor depuis 1997 ainsi que président de l'Assemblée des départements de France depuis 2004.

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