Vie locale

Hommage à Pierre-Yvon Trémel par Claudy Lebreton

07 juil

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Pierre-YvonSix années déjà que Pierre-Yvon Trémel nous a quittés, brutalement, un jour d'été. Hier, une cérémonie était organisée au cimetière de Cavan pour lui rendre hommage. Moment d'émotion, mais aussi d'amitié, celle que toutes les personnes présentes avaient en commun pour Pierre-Yvon.

Personne n'est indispensable, dit-on communément. Certes, depuis ce triste jour de juin 2006, tout ne s'est pas arrêté, la vie a continué. Mais aujourd'hui encore, il nous manque.

Il manque cruellement en tant que mari, en tant que père et grand-père. Il nous manque, il me manque énormément en tant qu'ami.

Mais il manque aussi au Trégor et aux Côtes d'Armor. Il manque à la Bretagne. Sa force, son engagement au service des autres, sa capacité à rassembler, aujourd'hui, nous manquent.

Respecté de tous et respectueux envers chacun

Pierre-Yvon était respecté de tous, y compris de ceux qui ne partageaient pas son idéal politique. Car il savait respecter les autres. « Le combat pour des idées oui, mais dans le respect des hommes », disait-il.

Il savait susciter l'adhésion bien au-delà des clivages politiques. Grâce à ses facultés d'analyse, son esprit visionnaire, sa force de conviction, et, bien entendu, sa grande capacité de travail, il savait entraîner derrière lui. Tant de projets ont vu le jour grâce à cette force d'entraînement.

Pierre-Yvon, nous le savons tous, était passionnément attaché à son village, Cavan, dont il fut élu maire en 1971, à seulement 24 ans. Mais cet attachement ne l'empêchait pas, bien au contraire, de voir plus loin, beaucoup plus loin que les limites de sa commune. Il fut un grand élu départemental, formant avec Charles Josselin un duo formidablement complémentaire à la tête du Conseil général des Côtes-du-Nord, puis des Côtes d'Armor.

Mais Pierre-Yvon avait – tout le monde en convenait – la dimension d'un élu national ; c'est donc tout naturellement qu'il exerça deux mandats parlementaires : député entre 1988 et 1993, puis sénateur de 1998 jusqu'à sa disparition en 2006.

Car c'est en tout début de cet été 2006 que Pierre-Yvon nous a quittés, alors qu'il était en chemin vers Saint-Jacques de Compostelle, comme il en avait pris l'habitude après son premier accident de santé en 2002. Cette nouvelle terrible a secoué tout le Trégor, et bien au-delà.

Un cœur grand et généreux

Nous savions qu'il avait le cœur fragile, mais personne ne s'attendait à cela, tant Pierre-Yvon nous paraissait indestructible, tel un roc de granit. Comme le déclara Christian Poncelet, le Président du Sénat d'alors, « son cœur était la seule fragilité qu'on lui connaissait ». Un cœur grand et généreux. Trop, peut-être…

Un ami et un guide nous quittait. Mais son message et son action continuent de nous inspirer. Pierre-Yvon était un exemple pour chacun d'entre nous : il était de ceux qui donnaient de la dignité, et même de la noblesse à la politique.

C'est pourquoi, quand j'entends de la part de certains un discours facile contre les hommes et les femmes politiques, contre leur prétendu manque de sincérité ou l'inefficacité de leur action, je me sens blessé pour toutes celles et tous ceux qui, comme Pierre-Yvon, se sont tant dévoués, sans compter, sans limite, si ce n'est celle qui vous arrache un époux, un père, un ami à notre affection.

Lorsque Pierre-Yvon quitta le Conseil général des Côtes d'Armor, en 2004, il eut ses paroles : « Je crois avoir un peu donné. Je suis sûr d'avoir beaucoup reçu ». Peut-être connaissait-il cette citation du grand poète allemand, Goethe, qui donnait ce conseil : « Veux-tu vivre gaiement ? Chemine avec deux sacs, l’un pour donner, l’autre pour recevoir ». Je sais que Pierre-Yvon vécut gaiement. De manière trop brève, hélas, mais suffisamment pour laisser une trace ineffaçable de son passage parmi les Hommes.

A nous, aujourd'hui et demain, de méditer son message et de nous en montrer dignes.

Commentaires

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vignette pour Barboux Danielle

j' ai ce souvenir de Pierre Yvon peu de temps avant son décés lors d'une réunion de la fédération (je n' étais pas encore dans ce conseil) il est arrivée a demandé la parole et a donné son avis il avait le mérite d' être franc et direct mais respectueux de tous ceux présents puis il est reparti en disant "à bon entendeurs..... salut" en levant la main à tous je le vois franchir la porte de la salle aussi vite qu'il était venu; la jeune militante que j' étais alors à en 2006 a été impressionnée par cette attitude. A chaque fois que je souhaite dire ce que je pense je revois cette image; le choc des images le poids des mots le respect des autres tout un symbole qui guide ma manière d'agir. je dis merci à Pierre yvon que je n' ai que peu cotoyé mais qui m'a donné grace à cette image une méthode relationnelle : dire quand on est pas d'accord, exprimer des solutions ou des changements dans le respect des autres mais s'exprimer a tout pris pour faire avancer les choses

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Adhérent au Parti socialiste en 1975, devenu maire de Plénée-Jugon en 1977, je suis président du Conseil Général des Côtes d'Armor depuis 1997 ainsi que président de l'Assemblée des départements de France depuis 2004.

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