Claudy Lebreton

Je tiens à saluer la mémoire de Raymond Aubrac, ce grand résistant, qui vient de nous quitter. Les hommages sont nombreux et légitimes pour cette personnalité hors du commun, figure de l'histoire de France. Au-delà de la légende, il y a un homme, qui, tout au long de sa vie, fit preuve du même esprit de résistance et, jusqu'au bout, mena un combat pour la justice et la solidarité.

Car toute sa vie, Raymond Aubrac a combattu l'oppression et les injustices. Engagé en faveur de la décolonisation, et notamment contre la guerre d'Indochine, il militait aussi pour une paix juste au Proche-Orient, entre Israéliens et Palestiniens.

Raymond Aubrac, qui fut pendant longtemps un"compagnon de route" du Parti communiste, a toujours conservé ses convictions de jeunesse, celles de la solidarité et de la fraternité. Dans une interview donnée l'été dernier au Nouvel Observateur, il regrettait "le manque de grands projets" en France. "Notre civilisation actuelle, disait-il, renvoie l’individu à lui-même, il n’y a plus de collectif".

Raymond Aubrac, c’est aussi le programme du Conseil National de la Résistance. « Créer, c’est résister. Résister, c’est créer ». Un texte fondateur s’il en est, un programme pour « instaurer un ordre social plus juste ». Un message pour plus d’humanité. Un message politique. Un message d’actualité.

Raymond Aubrac était né le jour de l'assassinat de Jean Jaurès, le 31 juillet 1914. Il est mort quelques jours avant une élection présidentielle, qui verra peut-être, du moins l'espérait-il, la victoire d'un socialiste…

Un hommage. Une inspiration.