Claudy Lebreton

Ce fut un week-end faste pour Ludovic Bource, compositeur de la musique du film The Artist : vendredi soir, il obtenait un César, performance déjà remarquable. La nuit dernière, ce fut l'apothéose, avec la récompense ultime : l'Oscar de la meilleure musique originale de film ! Si la musique est toujours importante dans un film, elle l'est bien davantage encore dans un film muet !

Un grand bravo, donc, à Ludovic, Loudéacien de naissance, qui commença par apprendre l'accordéon dans sa ville natale, avant de partir étudier au conservatoire de Saint-Brieuc. Les Costarmoricains peuvent être fiers de l'enfant du pays.

Cet Oscar, qui est le point d'orgue d'une impressionnante série de récompenses (Prix du cinéma européen, Critics Choice Awards, Golden Globe Awards, Etoile d'Or, et donc César), s’inscrit dans la lignée d’une Bretagne créatrice sur le plan musical : pensons par exemple à Alan Stivell, Yann Tiersen (qui composa la musique du film allemand Goodbye Lenin), Miossec… Je pourrais aussi évoquer le succès national rencontré par l'album de Nolwenn Leroy l'an passé.

En Bretagne, il y a, surtout, cette profusion extraordinaire de festivals en tous genres. Nous pouvons citer notamment le Festival interceltique de Lorient, les Vieilles Charrues de Carhaix, les Transmusicales de Rennes ou, bien sûr, Art Rock à Saint-Brieuc : autant de manifestations d'envergure nationale, qui savent allier qualité et éclectisme de la programmation et succès populaire.

Cette vitalité et ce dynamisme culturels constituent des atouts considérables pour notre territoire et contribuent grandement à son attractivité. Cela génère aussi de l'activité économique. C'est pour toutes ces raisons que les collectivités, et le Conseil général des Côtes d'Armor en particulier, soutiennent fortement les associations et les manifestations culturelles et artistiques. En 2012, la collectivité départementale consacrera près de 10,5 millions d'euros à sa politique culturelle. 17,5 euros par Costarmoricain : certains pourront penser que c'est trop. Au regard de ce que cela peut nous apporter, en termes d'épanouissement personnel, de lien social, mais aussi de retombées économiques, je crois que cela se justifie pleinement.

En conclusion, je veux réitérer mes plus chaleureuses félicitations à Ludovic Bource, ainsi qu'à toute l'équipe du film : chapeau the artist !