Politique

Je ne reconnais plus mon pays par Claudy Lebreton

02 déc

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Drapeau-dechireJe ne reconnais plus mon pays. Je ne reconnais plus la France des lumières, la patrie des Droits de l’Homme, cette France qui a longtemps été un phare pour de nombreux citoyens du monde.

Je ne reconnais plus mon pays. Celui de Diderot, de Montesquieu et Hugo. Celui de Blum, Jaurès et De Gaulle. Je ne reconnais plus cette grandeur, cette majesté, cette sincérité. Je ne reconnais plus son âme, son cœur, ses tripes.

Sans vergogne, le Président de la République, son Premier ministre, son Gouvernement stigmatisent, jour après jour, à coup de discours, de communiqués, de phrases faciles, les élus de la République, les fantassins des territoires.

Méprisés, mal considérés, stigmatisés, montrés du doigt à la vindicte populaire. « Mauvais gestionnaires, conservateurs arc-boutés sur des privilèges, incapables de se remettre en question, de contribuer aux efforts collectifs. Incapables de proposer, d’agir et de convaincre ».

Mais qui sont-ils pour nous faire la leçon ?

Qui sont-ils, eux qui ont porté la dette de notre pays de 64% à plus de 85% du PIB ?

Qui sont-ils, eux qui ont exonéré les plus riches de tout effort financier pour relever la situation financière de la France ?

Qui sont-ils, eux qui affaiblissent les services publics, au nom d’une idéologie totalement libérale et dépassée ?

Qui sont-ils, eux qui ont décidé d’augmenter fortement salaires, frais de fonctionnement du Palais de l’Elysée, sans contrôle démocratique ?

Qui sont-ils, eux qui disaient « travaillez plus pour gagner plus » et regardent aujourd’hui le nombre de demandeurs d’emploi exploser ?

Qui sont-ils, eux qui promettaient que plus personne ne dormirait dans la rue et qui laissent jeunes, vieux, familles, aux seuils de logements vides ?

Qui sont-ils, eux qui voulaient parler à la France qui se lève tôt et qui stigmatisent précaires, chômeurs, étrangers, instituteurs, ouvriers, eux qui opposent et divisent quand il faudrait rassembler ?

Qui sont-ils, eux qui, aujourd’hui, s’attaquent à la démocratie territoriale, aux libertés locales, eux qui prennent le risque de tuer une démocratie fragilisée, blessée ?

Qui sont-ils ?

Je n’en peux plus de ces accusations, de ces mauvais procès, de ces amalgames. Je n’en peux plus de ces attaques contre les élus locaux, contre les collectivités locales. Car à travers elles, ce sont nos territoires, nos villes, nos communes qu’ils attaquent. Ce sont les écoles, les crèches, les ports, les collèges, les associations, l’aide à domicile, qu’ils attaquent. Ce sont les gens, leur quotidien, leurs jours, leurs vies, qu’ils attaquent. Ca suffit.

Je n’en peux plus de ce Président de la République qui dilapide les acquis de la République.

J’attends, j’espère, j’appelle de mes vœux les plus sincères, des dirigeants qui, dans un contexte de crise historique, auraient enfin une hauteur de vue, une vision humaniste de notre pays, un respect pour celles et ceux qui servent la République, pour celles et ceux qui ont, eux aussi, la légitimité du peuple de France. J’attends humilité, honnêteté et courage.

Nous le disons avec force, nous le crierons s’il le faut, pour que la France nous entende, qu’elle se lève et ramène de l’espérance dans un monde meilleur et plus juste. C’est un devoir. Pour notre Pays, pour notre démocratie.

Commentaires

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vignette pour Colette Busson

Les collectivités locales et nos élus de terrain s'avèrent, dans le contexte actuel, le dernier rempart contre les coups de butoir visant les services publics de proximité, la protection sociale... Si ce n'est pas la rue qui gouverne, dixit Nicolas Sarkozy, il n'en demeure pas moins que le peuple aspire à une politique teintée d'humanisme et Responsable sur le plan économique.
En ne pesant que pour 1,89 % dans la dette publique alors qu'elles gèrent notamment l'APA, les collectivités territoriales démontrent le bien fondé de leur politique. Il faut impérativement cesser de leur tirer dessus à boulets rouges et les laissez travailler au bien-être de nos concitoyens.

vignette pour Emmanuel-Joseph Sièyes

Vous ne reconnaissez plus votre pays ? Celui de Montesquieu, Diderot, Hugo, Blum, Jaurès, De Gaulle... ? Oui, Monsieur Lebreton, notre pays est loin du siècle des Lumières. Plus de deux cents ans nous séparent. Le monde évolue mais les principes républicains restent ne vous en déplaise. D'ailleurs, vous ne mentionnez à aucun moment François Mitterand parmi ces illustres personnages. Peut-être parce sous son mandat, l'héritage politique fut mis à mal ? Et F. Mitterand, n'est-il pas le maitre à penser de votre candidat pour 2012, allant jusqu'à l'imiter jusque dans ses moindres mimiques ?
Vous ne reconnaissez plus sa grandeur ? La France ne s'est pas bâti uniquement dans ses instants gloire, mais aussi dans ces moments où le désespoir a réveillé la conscience collective.
En sommes, vous êtes un Indigné envahit par une certaine « mélancolie française ».
A travers votre discours grandiloquent (qui n'émeut personne) vous vous ériger en avocat du peuple, prônant le Bien plutôt que le Mal(e), comme si vous, vous aviez « le monopole du coeur ».
Vous savez pourquoi la France s'est sorti grandit de ses moments troubles ? Parce qu'elle s'est uni, dépassant le clivage politique, n'écoutant que l’intérêt commun, l’intérêt du peuple français. Mais tout ça ne pèse pas grand chose à 5 mois d'une élection présidentielle...
Le courage, il se trouve du côté des hommes qui battissent et non qui détruisent. Le courage, il se trouve du côté des hommes entreprenants et non des commentateurs.

vignette pour Claudy Lebreton

Le courage, dites-vous, se trouve du côté des hommes – j'ajouterai : et des femmes – qui bâtissent et non qui détruisent. Je ne peux qu'être d'accord. Précisément, ce billet a pour objectif de dénoncer le travail de sape contre les fondements de la République, mené par le Président Sarkozy et son gouvernement depuis près de cinq années désormais.

Vous rêvez d'une France unie. J'en rêve également. Mais qui mène inlassablement une politique consistant à diviser les Français, à opposer les catégories de la population les unes aux autres : "La France qui se lève tôt" aux "assistés", les "curés" aux "instituteurs", les "Roms" et les "étrangers" en général aux "gentils" Français, etc. ? Qui n'a cessé de stigmatiser les collectivités locales, trop dépensières (alors qu'elles sont bien gérées et peu endettées) et les élus locaux (trop nombreux) ?

Je ne prétends détenir aucune vérité, ni dicter le bien ou le mal. Je livre mon opinion, tout simplement. Et pour y avoir répondu aussi longuement, il faut croire qu'à défaut de l'approuver, vous l'avez trouvé digne d'intérêt…

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Adhérent au Parti socialiste en 1975, devenu maire de Plénée-Jugon en 1977, je suis président du Conseil Général des Côtes d'Armor depuis 1997 ainsi que président de l'Assemblée des départements de France depuis 2004.

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